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Covid-19, une «situation stress» riche en enseignement

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Entretien avec El Mehdi Fakir, économiste

ALM: Le Maroc a réussi en un temps record de mobiliser l’ensemble des acteurs privés, publics et particuliers afin d’alimenter le Fonds spécial créé pour gérer cette situation sanitaire à lourdes retombées économiques. Selon vous comment seront réparties les allocations destinées à soutenir l’économie nationale?

El Mehdi Fakir: Il est prématuré de parler de répartition des ressources pour appuyer les secteurs économiques. Le plus judicieux serait de parler du renforcement des structures sanitaires. Appuyer l’effort de la santé publique c’est ce qu’il y a de plus important pour le moment.

La configuration du Fonds est claire. Il est dédié, en premier temps, à la prise en charge des dépenses de mise à niveau du dispositif médical notamment en termes de renforcement des moyens de dépistage, la prévention des infections et la consolidation de capacité litière en matière de réanimation. Suivra dans une deuxième mesure l’appui économique dont la prise en charge des cotisations CNSS et de certains engagements fiscaux pour venir en aide aux secteurs sinistrés. Il est prématuré aujourd’hui de parler d’impact parce que nous ne disposons pas de visibilité précise.

Pourrait-il y avoir un éventuel recours aux lignes de précautions et de liquidité (LPL) au cas où cette crise se développe davantage?

Celà peut être possible mais jusqu’à maintenant aucune décision n’a été prise. Le recours aux LPL est fort probable et je crois que c’est le bon moment pour les utiliser si «nécessaire».

Rappelons que ces liquidités sont en devises et non pas en dirham. Pour le moment et grâce à l’élan de solidarité, nous avons pu collecter plus des 10 milliards de dirhams fixés pour le Fonds. Personnellement, je pense que ces ressources sont largement suffisantes pour parer à ce qui se passe. Le plus important c’est de préparer l’avenir.

Et comment imaginez-vous l’avenir après cette crise?

Personnellement, je suis quelqu’un qui demeure optimiste. Nous nous préparons à vivre des jours difficiles. Il faut qu’on s’y prépare et la meilleure façon pour s’y préparer c’est de se retrousser les manches. Vous savez que les meilleures relances et les meilleurs rebondissements économiques sont ceux qui interviennent après les périodes de crise. Ce que nous vivons aujourd’hui n’est pas un «Stress Test» mais plutôt une «Stress Situation» qui va engendrer des enseignements très importants pour l’avenir.

Est-ce que cette crise entraverait le déroulement des chantiers lancés récemment en l’occurrence Intelaka. Cette conjoncture ralentirait cet élan?

Je ne dirai pas ralentir. Il y a une exception et on en tient compte car nous n’avons pas trop le choix. Ma conviction personnelle c’est de s’y mettre et il faut y croire. Cette situation nous pousse à tempérer. On verra d’ici là comment les choses vont évoluer. Comme je ne cesse de répéter, il est encore trop tôt de se prononcer mais restons confiants quand même. Il faut imaginer les choses avec beaucoup de positivisme. J’espère que cette crise va passer et qu’on en tirera les bonnes leçons. Il faut se mettre au boulot et faire le nécessaire pour contourner cette situation. Il faut profiter du moment pour faire bouger les choses. Il ne s’agit pas d’un temps mort mais d’un temps de travail.

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