Société

Il tue par excès de zèle

© D.R

Ils sont deux amis, la vingtaine, sans profession. Ils boivent, se droguent souvent et agressent les passants. Après avoir avalé, un jour de décembre, plusieurs comprimés psychotropes, ils ont décidé de commencer les agressions. Ils devaient se procurer l’argent nécessaire pour se nourrir, s’habiller et se droguer. Il était un peu plus de 19h lorsqu’ils ont croisé une femme dans une ruelle de Hay Hassani.
Remarquant que personne ne se trouvait dans les parages, ils ont décidé de l’agresser. Ils ont dégainé leurs couteaux et l’ont coincée dans un coin de la ruelle. Quand elle a tenté de crier au secours, l’un d’eux lui a asséné un coup de poing et l’a menacée de la tuer si elle criait. Craignant d’être poignardée, elle leur a donné son sac à main dans lequel ils trouvé deux cents dirhams et un téléphone portable. Par la suite, les deux voyous ont rencontré un quinquagénaire. Ils l’ont attaqué sans lui laisser le temps de se défendre. Les mains en l’air, il les a laissés lui faire les poches. Seulement, ils n’ont trouvé sur lui que quelques grammes de cannabis. Hors de lui, Saïd, l’un des deux voyous, lui a donné un coup violent de poing au visage au point qu’il a perdu son équilibre et est tombé par terre. Les deux jeunes se sont mis à la recherche d’une autre victime. Et c’était un enfant de douze ans qui tomba cette fois-ci dans leurs filets. Ils l’ont immobilisé dans un coin d’une rue et ont tenté de lui enlever ses espadrilles. Seulement, il a résisté bien qu’ils lui aient donné des coups de poing. Soudain, ils ont remarqué un fourgon de police qui effectuait sa ronde routinière. Ils ont relâché l’enfant pour prendre la fuite. Le chauffeur du fourgon a accéléré pour les suivre. Une course-poursuite s’est déclenchée. Les deux voyous, qui connaissaient bien les issues des rues, n’ont pas trouvé de difficulté pour se dissimuler.
Aucun effort n’a été ménagé pour les retrouver et les mettre hors d’état de nuire. Mais en vain. Et pourtant, les policiers n’ont pas désespéré. Ils ont poursuivi leur ratissage d’une rue à l’autre. Les badauds ont également tenté de les aider à les arrêter. Soudain, Mohamed, qui était à bord d’un bus de transport des employés d’une société est venu se joindre à eux. Il était chauffeur dans une société privée de transport en commun à Casablanca. Ce quadragénaire, père de deux enfants, tous deux âgés de moins de six ans, jouit d’une bonne réputation. Tous ses collègues et voisins le respectent. Entre-temps, il a rejoint une autre société privée chargée du transport des employés de plusieurs sociétés, en vue d’améliorer sa situation matérielle.
Depuis, il travaille avec abnégation. Mohamed vient d’achever son travail. Il était déjà 21h quand il a remarqué la police et les badauds en train de chercher les deux voyous. Aussitôt, il a décidé de participer aux recherches. Il les a remarqués en train de courir à destination du quartier El Oulfa. Il les a poursuivis. Soudain, ils ont disparu.
Et pourtant, il a continué à les rechercher à bord de son bus. Tout à coup, ils sont sortis d’une ruelle en courant. Tentant de les attaquer pour les arrêter, Mohamed a fini par heurter Saïd. Ce dernier a aussitôt rendu l’âme.
Mohamed a été arrêté et traduit le 22 décembre devant le parquet général près la Cour d’appel de Casablanca, poursuivi pour homicide involontaire. L’autre jeune voyou demeure actuellement en état de fuite.

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