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Le nouveau système déployé dès la prochaine rentrée : 2021-2022 sous le signe du Bachelor

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La massification de l’enseigne-ment supérieur au Maroc a exercé une forte pression sur les universités publiques, dont les capacités en termes de qualité et de quantité ne correspondent pas à la demande sociale.

L’une des nouveautés les plus attendues de la prochaine rentrée universitaire sera le lancement du système Bachelor dans les universités. Ce nouveau système mettra fin au système actuel de la licence qui a montré ses nombreuses limites. L’instauration du nouveau système Bachelor constitue une réponse aux attentes du marché du travail et un dispositif de promotion des compétences de l’étudiant. La massification de l’enseignement supérieur au Maroc a exercé une forte pression sur les universités publiques, dont les capacités en termes de qualité et de quantité ne correspondent pas à la demande sociale. Depuis plusieurs années, il a été observé une faiblesse des acquis disciplinaires et l’absence d’un système d’orientation efficient.

Les nouveaux bacheliers sont souvent amenés à choisir par défaut de s’inscrire dans des filières universitaires à accès ouvert dès lors qu’ils ne sont pas admis aux concours d’accès aux établissements à accès régulé. L’orientation est un mécanisme important pour le bachelier, le guidant à identifier la formation qui lui est appropriée. Un dispositif d’orientation devrait contribuer à mieux réguler les flux d’étudiants bacheliers qui se présentent à tous les concours disponibles avant de se rabattre en masse sur les filières à accès ouvert, quand ils sont recalés. L’orientation progressive devra être instaurée au vu des opportunités qui s’offrent à l’étudiant lui permettant d’identifier la formation qui lui convient le mieux au regard de son projet académique, de son projet professionnel. A ceci s’ajoutent l’inexistence de formations en soft-skills et une implication insuffisante des partenaires socio-économiques. Ce qui engendre des profils de faible qualité sur le marché de l’emploi et des formations inadaptées à ses besoins. Le Bachelor permettra ainsi de remédier à la problématique de l’inadéquation entre la formation et le marché de l’emploi. Les diplômés de licence sont ceux qui souffrent le plus aujourd’hui du chômage.
Le taux de chômage des diplômés des facultés ne cesse d’augmenter d’année en année. Ce constat n’est pas nouveau mais il s’est accentué avec la pandémie de la Covid-19. Selon le HCP, le

chômage des diplômés des facultés a atteint un taux de 26,1% en 2020 contre 23,6% en 2019, enregistrant une hausse de 2,6 points. Le taux de chômage des diplômés de niveau supérieur a aussi connu une hausse de 2,3 points en s’établissant à 23,9%. Ce système permettra de remédier à la problématique de l’inadéquation entre la formation et le marché de l’emploi. Il permettra aussi de s’ouvrir davantage sur les systèmes éducatifs internationaux, notamment ceux des pays anglo-saxons, qui ont démontré leur efficacité. Par ailleurs, il est important de relever que de plus en plus d’étudiants optent pour la formation privée. Selon les chiffres du département de l’enseignement supérieur, le secteur privé a franchi la barre des 53 000 étudiants inscrits dans les cycles d’enseignement supérieur au Maroc. Si le nombre des inscrits dans les établissements privés au niveau supérieur a quelque peu grimpé, il n’en demeure pas moins que de gros efforts restent encore à fournir.

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