L’obsédé des Mercedes

Ya-t-il une relation entre M.G, spécialisé dans le vol des voitures, marque Mercedes, arrêté dernièrement à Settat et la bande qui cible les voitures de luxe et qui est activement traquée par les services de police à Casablanca ? La réponse est négative, apprend-on de sources judiciaires. Surtout que M.G s’intéressait aux Mercedes 240, alors que la bande qui sévit toujours notamment à Casablanca cible toutes les marques des voitures de luxe. En plus si la bande encore recherchée utilise entre autres la violence contre les automobilistes, M.G n’utilisait que les fausses clés et une clé passe-partout. Qui est d’abord M.G. ? Ce quinquagénaire, encore célibataire, issu de Marrakech a passé près de la moitié de sa vie derrière les murs de la prison centrale de Kénitra, du pénitencier Oukacha à Casablanca, de la prison agricole Al Âder à El Jadida et également à la prison de Settat. Il purgeait à chaque fois une peine d’emprisonnement pour un délit ou un crime pour sortir de la prison et commettre un autre (vol simple, à l’arraché, dans les voitures ou des voitures, soit de cambriolage) au point que le vol devient comme un virus qui circule dans ses veines et il semble qu’il ne distingue plus entre la prison et la rue et qu’il ne peut plus vivre sans recourir au vol.
Pire encore, il n’a jamais disposé d’une carte d’identité nationale. Chose qui lui a permis de purger différentes peines d’emprisonnement avec diverses identités. M.G est-elle sa vraie identité ? Il l’a confirmée cette fois devant les éléments de police de Settat et ils l’ont justifiée chez sa famille à Marrakech. Bref, c’est la première fois qu’il a été mis en prison avec une vraie identité. Comment est-il repéré par la police de Settat et comment est-il arrêté après avoir opéré durant plus d’une année à travers plusieurs villes, Casablanca, El Jadida, Berrechid, Settat et Rabat ?
C’était lors d’une campagne d’assainissement effectuée par les éléments de la sûreté de Settat. Une voiture Mercedes 240 a été remarquée, garée dans une ruelle du quartier Sidi Bouâbid. Certainement, elle n’était pas la seule. Pourquoi donc est-elle la seule à être visée par les policiers ? Depuis quelques jours, un véhicule de la même marque et de la même couleur portant le même numéro d’immatriculation a disparu dans une ruelle de Sidi Hajjaj. Son propriétaire a porté plainte devant les éléments de la gendarmerie royale de la même localité.
Ces derniers ont effectué la procédure nécessaire pour entamer des investigations au niveau national afin de repérer la voiture disparue et les circonstances de sa disparition. Les informations en main, les éléments de la police de Settat qui ont repéré la voiture en question ont mené une surveillance depuis le matin en encerclant la ruelle Sidi Bouâbid. Vers l’après-midi, une personne, quinquagénaire est sortie d’une maison, s’est dirigée vers la Mercedes 240, y est monté et a démarré à vive allure. A-t-il remarqué les enquêteurs qui le surveillaient ? Il avait l’intuition qu’il était surveillé, comme leur a-t-il déclaré après son arrestation. Une course-poursuite s’est déclenchée. L’automobiliste ne voulait pas s’arrêter. Les policiers le suivaient également à vive allure. La tâche sera difficile puisque le chauffeur de la Mercedes semble être un professionnel du volant. Quelques instants plus tard, l’un des policiers a décidé d’agir autrement. Il a dégainé son pistolet, a visé l’une des roues, a tiré une balle, puis une deuxième et l’opération a réussi. M.G qui a brandi un couteau menaçant les policiers a fini par être immobilisé, arrêté et conduit au commissariat.
Soumis aux interrogatoires, il a déclaré avoir perpétré vingt-quatre vols de voitures toutes de marque Mercedes 240. Pourquoi cible-t-il cette marque ?
D’abord parce qu’elles sont faciles à ouvrir et ensuite parce que les pièces détachées sont très demandées. Demeure-t-il à Settat ? Il a répondu négativement. Il est venu seulement passer une nuit chez sa maîtresse. Cette dernière a été également arrêtée. Seulement, elle a déclaré qu’elle le connaissait sous le nom de Aziz et qu’elle ignorait qu’il était un voleur notoire de voitures. Lors de la perquisition, les enquêteurs ont saisi chez lui à Marrakech des permis de conduire, des cartes grises et d’autres documents, ainsi que des fausses clés et des médicaments qu’il avait trouvés dans une voiture appartenant à un médecin.
Le mis en cause est actuellement entre les mains de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Settat poursuivi pour vol qualifié, faux, usage de faux et menace de policiers à l’arme blanche lors de l’exercice de leur fonction. Sa maîtresse est poursuivie pour débauche. Tandis que des notes de recherches ont été lancées contre des receleurs.