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Sécurité routière : Le bilan de la Stratégie nationale jugé insuffisant

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La Narsa appelle à prendre en considération les changements au niveau de la gestion institutionnelle dans le prochain plan d’action

Journée d’étude : Le ministère public vient d’organiser une journée d’étude sous le thème «Stratégie nationale de sécurité routière». Un événement marqué par la participation du procureur général du Roi près la Cour de cassation, président du ministère public, El Hassan Daki, et de Benacer Boulaajoul, directeur général de l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA).

Le procureur général du Roi près la Cour de cassation, président du ministère public, El Hassan Daki, a affirmé que la présidence du ministère public a placé la lutte contre les accidents de la circulation parmi les priorités de la politique pénale, dont il supervise la mise en œuvre. M. Daki a expliqué que l’exécution de cette politique pénale se fait «en veillant à la mise en œuvre de tous les mécanismes stratégiques de suivi d’application du code de la route et des textes y afférents, considérant que le respect du code de la route constitue un levier essentiel pour la réussite de la politique visant à réduire les accidents de la circulation et à épargner aux usagers de la route leurs répercussions socio-économiques.

En 2022, a poursuivi M. Daki, les tribunaux du Royaume ont enregistré 183.508 procès-verbaux de délits routiers, dont 2.511 cas liés à des accidents mortels et 295 à des accidents ayant entraîné des infirmités permanentes, tandis que le nombre de procès-verbaux relatifs aux contraventions a atteint 111.569, dont 23.928 liées à des infractions de premier degré, faisant savoir qu’au niveau des procès-verbaux électroniques, 9.492 délits et 770.860 contraventions ont été enregistrés. Dans l’optique d’améliorer l’efficacité du suivi de la mise en œuvre de la politique pénale dans le domaine de la circulation et de la coordination avec les autres secteurs concernés qui veillent à la gestion de la sécurité routière, le ministère public, a-t-il ajouté, a œuvré pour la création en son sein d’une unité spécialisée dans les questions de circulation, en application de la décision n° 22/2021 du 31 décembre 2021 portant organisation des structures de l’administration du ministère public et définissant ses attributions.
Quant au traitement électronique des procès-verbaux, M. Daki a noté que dans le cadre du suivi des radars de nouvelle génération installés sur les routes, plusieurs réunions de coordination ont été tenues avec le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, le ministère de la justice et l’Agence nationale de la sécurité routière (Narsa), afin d’accompagner la hausse du nombre des procès-verbaux électroniques et le suivi des verdicts rendus.

Stratégie

Pour sa part, Benacer Boulaajoul, directeur général de l’Agence nationale de la sécurité routière (Narsa), a estimé que le bilan de la Stratégie nationale de sécurité routière (2017-2026) est globalement encourageant mais demeure insuffisant. M. Boulaajoul a précisé que jusqu’à présent, le bilan est globalement encourageant, mais reste insuffisant, expliquant que l’évaluation des réalisations de l’étape précédente permettra d’élaborer un nouveau plan d’action pour les cinq prochaines années. Il a, à cet égard, rappelé la création de la Narsa en 2020 et l’adhésion du Maroc au Plan mondial pour la décennie d’action pour la sécurité routière 2021-2030, appelant à prendre en considération ces changements au niveau de la gestion institutionnelle de la sécurité routière dans le prochain plan d’action.
M. Boulaajoul a aussi rappelé que la Stratégie nationale de sécurité routière 2017-2026 vise la réduction, à l’horizon 2026, de la mortalité routière de moitié par rapport à son niveau actuel (moins de 1.900 tués sur les routes en 2026), expliquant que cette stratégie a été mise en œuvre dans une première étape à travers le premier plan quinquennal 2017-2021.
Selon un bilan provisoire au titre de l’année 2022, le nombre de décès dus aux accidents de la route a enregistré une baisse de 6,84% par rapport à 2021 et de 10,04% en comparaison avec 2015 (année de référence), celui des blessés graves (18,25%) et des accidents mortels (10,04%), a-t-il poursuivi. M. Boulaajoul a par ailleurs évoqué la poursuite de la réalisation de l’exécution de plusieurs projets structurants dans le domaine de la sécurité routière, dont l’intégration de l’éducation routière dans les cursus scolaires, la création des attestations scolaires de sécurité routière, l’annonce du plan national de contrôle routier 2022-2024, l’acquisition de nouveaux équipements et l’activation des brigades mobiles de contrôle routier relevant de la DGSN.

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