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Tout savoir sur les variants au Maroc

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Combien de cas à ce jour ? Quels risques ? Le ministère de la santé apporte les réponses

«Le principal danger est qu’il circule et se transmet très vite. Sa transmissibilité peut être 70% plus élevée que le SARS-CoV-2 original. Etant plus contagieux , il peut rapidement attaquer les personnes vulnérables .

Le variant britannique continue de se propager au Maroc. Le dispositif de veille génomique du SARS-CoV2 a permis la détection et la confirmation de la circulation du variant britannique et sa propagation dans 7 régions. C’est ce que révèle le ministère de la santé à travers la publication d’un communiqué. Cela dit, le ministère n’a donné aucune précision concernant les régions où ont été détectés ces cas de variants. Pour avoir des éclaircissements sur la situation à Casablanca, nous avons contacté à plusieurs reprises Dr Nabila Rmili, directrice régionale de la santé de la région de Casablanca-Settat, en vain. Ce qui inquiète aujourd’hui les autorités sanitaires est le fait que ce variant est très contagieux et se propage rapidement. «Le principal danger est qu’il circule et se transmet très vite. Sa transmissibilité peut être 70% plus élevée que le SARS-CoV-2 original. Etant plus contagieux, il peut rapidement attaquer les personnes vulnérables.

Tant que l’immunité collective n’a pas été atteinte, il est primordiale de maintenir le respect des mesures barrières et de poursuivre parallèlement la stratégie de vaccination pour freiner la propagation de la Covid», indique l’épidémiologiste Dr Jaâfar Heikel. Un avis que partage également le Dr Said Afif, membre du Comité technique et scientifique sur la vaccination : «la situation épidémiologique est maîtrisée. Nous devons être encore plus vigilants dans nos mesures de prévention dans la mesure où le variant britannique se répand plus facilement. Un relâchement pourrait conduire à une véritable catastrophe». Face aux différentes mutations de la Covid-19, l’une des réponses les plus efficaces est de séquencer les prélèvements des personnes positives. Au Maroc, 10% des prélèvements positifs effectués sont soumis à un séquençage génomique.

Ces séquençages du génome du Coronavirus sont primordiaux pour repérer l’apparition de nouvelles variants et de les analyser. Le séquençage du génome complet a permis la confirmation de la présence de mutations signatures du variant britannique. Selon les données du ministère de la santé, 89 souches B.1.1.7 (variant britannique) ont été assignées à ce jour. Le ministère se veut rassurant en précisant qu’aucun autre variant préoccupant n’a été confirmé au Maroc. Le ministère assure que le Consortium national de veille génomique du SARS-CoV2 continuera à informer les autorités sanitaires de l’évolution génétique des souches du SARS-CoV2 circulantes au Maroc, et sur la présence éventuelle de variant autochtone ayant un impact sur la santé publique.

Des patients plus jeunes

Les patients testés positifs sont de plus en plus jeunes comme le signale le Dr Heikel. «Nous avons constaté que de plus en plus de jeunes, à savoir des personnes âgées entre 40 et 60 ans, sont atteints de la Covid et sont hospitalisés en soins intensifs». Selon ce spécialiste, cette situation s’explique par le retard du diagnostic et la vaccination dans la mesure où la campagne vaccinale a ciblé en premier lieu les personnes âgées. N’ayant pas encore reçu leurs doses de vaccins, ce sont donc les jeunes qui se retrouvent de plus en plus contaminés. L’autre point important à signaler est l’augmentation des cas de contamination, des cas critiques au Maroc.Le dernier bilan bimensuel du ministère de la santé avait fait état d’une hausse de cas Covid de 6,4% durant les deux semaines précédentes. Les cas critiques ont augmenté de 4,5 % en passant de 401 à 419. Le taux de reproduction du virus s’est quant à lui stabilisé à 1,06 alors que durant les semaines précédentes, il était inférieur à 1. Le Dr Afif explique cette augmentation des cas de contaminations en raison d’un relâchement des citoyens et la circulation du variant britannique. Rappelons que le Maroc a fait le choix de fermer progressivement ses frontières. Derniers en date : la France et l’Espagne. A quelques jours du mois de Ramadan, le chef de gouvernement laisse planer le doute quant aux mesures restrictives qui seront mises en place.

De nouvelles mutations sans impact clinique ni épidémiologique

Sur sa page Facebook, le Pr Azedine Ibrahimi, directeur du laboratoire de biotechnologie de la Faculté de médecine de Rabat et membre du Comité scientifique national pour la Covid-19, qui cite une étude à paraître, a affirmé que la ville de Ouarzazate a enregistré un premier cas de «variant marocain». Le Pr. Ibrahimi a insisté sur « l’absence de caractéristiques biologiques», le fait que cette souche «n’a été détectée que dans une seule région» et qu’elle «n’a aucun impact sur la propagation du virus ni sur la gravité de la maladie après l’infection, ni sur la réponse immunitaire». Le ministère de la santé a diffusé un communiqué en rassurant sur cette question de variant marocain. «A côté des mutations spécifiques des variants détectés, de nouvelles mutations sont régulièrement décelées mais sans impact clinique ni épidémiologique. Cette dynamique virale est constatée de par le monde», indique le communiqué. Selon le Pr Ibrahimi, l’étude fait état de 25 mutations marocaines et la présence de 28 variants dans le pays. Dans son post, le Pr Ibrahimi se veut optimiste quant à la situation épidémiologique du Maroc en signalant que celle-ci « est quasiment stable en raison des effets positifs de la vaccination de grands groupes vulnérables». Toutefois, le membre du comité scientifique appelle à faire preuve de prudence et de vigilance car la situation est inquiétante génétiquement. «Le danger vient de l’apparition de souches mutées», met-il en garde.

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La vaccination efficace sur le variant britannique

La vaccination est-elle efficace contre les variants du Coronavirus? Pour y répondre, les chercheurs de l’Institut Pasteur en France ont mené une étude en évaluant la sensibilité des variants aux anticorps du Sars-Cov-2. Ils ont ainsi isolé le variant anglais B.1.1.7 et le variant sud-africain B.1.351. Ils ont observé la sensibilité de ces variants aux anticorps et ont comparé avec des patients infectés par le virus d’origine.

Ils ont étudié les sérums de personnes vaccinées et de personnes contaminées par le virus d’origine. Concernant le variant anglais, l’étude montre que les anticorps produits, soit après infection par le Sars-Cov-2, soit après vaccination, sont efficaces à 95% sur le variant anglais. Le vaccin génère une réponse immunitaire efficace. Si le variant britannique est plus contagieux, il n’est pas plus résistant aux anticorps. En revanche, un bémol avec le variant sud-africain : les anticorps produits par une infection ou par la vaccination sont bien moins efficaces. Pour neutraliser ce dernier variant, il faut ainsi une concentration d’anticorps six fois plus élevée par rapport au virus d’origine.

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