Le doute s’installe chez les tricolores

Trois jours après la défaite surprise contre le Sénégal (1-0), le doute s’est installé dans l’équipe de France, championne du monde de football où l’on s’interroge désormais sur une animation défaillante, une tactique trop prévisible, la faillite de certains cadres ou encore sur la condition physique de plusieurs joueurs.
Pourtant, les dernières rencontres avaient déjà laissé entrevoir certaines faiblesses, mais les joueurs minimisaient la portée de ces avertissements. Et, même s’ils s’en remettent aujourd’hui à l’esprit de révolte voulant croire une victoire face à l’Uruguay, le 6 juin, les voyants sont au rouge.
Si les forfaits de Zinédine Zidane, blessé, mais dont le retour est espéré le plus rapidement possible, et de robert pires (blessé), ont été à juste titre soulignées, la contre-performance des bleus ne tient pas seulement à ces absences.
En défense les deux latéraux, Lilian Thuram et Bixente Lizarazu, n’ont pas autant pesé offensivement qu’à l’habitude, la charnière centrale, Frank Leboeuf et Marcel Desailly, a souffert le martyre. Dépourvu de la spontanéité et de la vision nécessaire à la direction du jeu, Youri Djorkaeff, a échoué à suppléer Zidane, sous le regard de Johan Micoud, véritable meneur, mais laissé sur le banc par Roger Lemerre.
Au-delà des considérations tactiques, c’est la lassitude des bleus, très visible lors de leurs derniers matches qui inquiète le plus. « Physiquement, on a souffert de la comparaison », a reconnu le sélectionneur. La plupart des joueurs sortent en effet d’une saison où les sollicitations n’ont jamais cessé, avec plus de 60 matches disputés pour certains d’entre ex.
Ces joueurs arrivent ainsi en bout de course au Mondial tandis que sur le bac, certains de leurs coéquipiers affûtés piaffent d’impatience. Vincent Candela, aussi à l’aise en défense qu’a milieu, pourrait apporter beaucoup s’il était aligné, comme le soulignait son entraîneur de l’as Rome, Fabio Capello. Tout comme Claude Makelele, moteur indispensable des nouveaux champions d’Europe du Real Madrid, mais remplaçant avec les bleus.
Habitués à s’enivrer de la victoire depuis 1998, les Français doivent désormais apprendre à gérer les lendemains d’une désillusion.