24 heures

Abou Ghraib : Des GI’S entendus

Le caporal Charles Graner, 35 ans, le soldat Megan Ambuhl, une jeune femme de 29 ans, le sergent-chef Ivan Frederick, 37 ans, et le sergent Javal Davis, 26 ans, sont accusés de mauvais traitements et d’actes indécents à l’égard de détenus. L’interrogatoire de deux jours viendra compléter des auditions précédentes à Bagdad, temporairement déplacées en Allemagne suite au refus des avocats de la défense de se rendre en Irak pour raison de sécurité.
Ces auditions, prévues par l’article 39 du règlement militaire américain, servent à définir la procédure qui sera suivie pendant le futur procès en Cour martiale et permet aux accusés de préciser leur système de défense. La publication en avril de photographies montrant des Irakiens de la prison d’Abou Ghraib soumis à des mauvais traitements a scandalisé le monde et ébranlé l’administration du président américain, George W. Bush, fustigée en particulier par les pays musulmans.
Les clichés donnent un aperçu cruel de l’humiliation et des souffrances dont ont pu être victimes les prisonniers: contraints à des actes sexuels, empilés nus en forme de pyramide, menacés par des chiens, maintenus de force debout sur des caisses, le corps relié à des électrodes. Le lieu du scandale n’a fait que renforcer le traumatisme des Irakiens. La prison d’Abou Ghraib était déjà tristement célèbre pour avoir servi d’arène aux horreurs du régime du dictateur déchu, Saddam Hussein. Le nombre de victimes variait selon les époques. Un record fut établi en 1984, année noire marquée par l’exécution de 4.000 personnes, selon plusieurs estimations.
Parmi les accusés de Mannheim, deux seront particulièrement sous le feu des projecteurs: Charles Graner et Ivan Frederick, soupçonnés d’avoir été les « organisateurs » des sévices et de leur mise en scène. Une photo montre Charles Graner posant devant une pile de prisonniers nus. Lors de l’interrogatoire, un juge militaire devrait entendre des témoins, examiner des preuves et régler des détails de procédure judiciaire en vue d’un prochain procès en Cour martiale. « C’est un arrangement d’une fois. Le reste de la procédure devrait être mené à Bagdad, sauf si le juge militaire exige une nouvelle audience plus tard », précise le service de presse de la base militaire dans un communiqué. Sept militaires américains sont inculpés dans le cadre du scandale des mauvais traitements sur des détenus irakiens: Jeremy Sivits, soldat de 24 ans, a été condamné par une Cour martiale à un an de prison; Lynndie England, première classe de 21 ans rendue célèbre par une photo d’elle tenant en laisse un prisonnier dénudé, subit des interrogatoires devant un tribunal militaire aux Etats-Unis qui décidera de son passage ou non en Cour martiale; Sabrina Harman, agent de police militaire de 26 ans qui aurait notamment posé à côté du cadavre d’un prisonnier, est soumise, à Bagdad, à des auditions préliminaires à son procès.
Le blâme a frappé de plein fouet l’ensemble de la caste militaire américaine, les plus hautes instances ayant même été soupçonnées d’avoir eu connaissance de ces violences, voire de les avoir cautionnées. Néanmoins, aucune preuve suffisante de l’implication de hauts responsables n’a pu être établie à ce jour.

• Lorne Cook AFP

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