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Al-Ittihad Al-Islamiya et Al-Qaïda

L’organisation fondamentaliste islamique somalienne Al-Ittihad Al-Islamiya (unité de l’Islam, Aiai), désignée à Washington comme un suspect possible dans le double attentat anti-israélien commis jeudi à Mombasa (Kenya), a été liée à Al-Qaïda dans le passé et pourrait toujours l’être, selon des spécialistes des conflits en Afrique de l’Est.
Al-Ittihad ne constitue plus une force armée depuis 1996-1997, conviennent toutefois les spécialistes. Selon Washington, Al-Ittihad est proche d’Al-Qaïda depuis 1993. Des partisans d’Oussama Ben Laden seraient alors venus en Somalie entraîner ses hommes à s’opposer à la présence des troupes américaines dans le pays.
« Ben Laden lui-même a tenté ensuite de s’attribuer une part du succès dans les batailles de rues à Mogadiscio, dont le point culminant a été la mort de dix-huit marines dans la nuit du 3 au 4 octobre 1993 », indique l’organisation non-gouvernementale International Crisis Group (icg), spécialisée dans l’analyse des conflits dans le monde.
Rien ne permet d’affirmer que le réseau de Ben Laden ait joué plus qu’un « rôle périphérique » dans ces affrontements, où les troupes d’Al-Ittihad n’ont pas été « l’élément dominant », souligne toutefois icg.
Al-Ittihad a été affaiblie par plusieurs opérations militaires. Ses troupes ont d’abord été vaincues par le Front Démocratique du Salut de la Somalie (fdss) pour le contrôle du port de Bossasso, dans l’actuel « Etat autonome régional » du Puntland. Elles l’ont été ensuite, dans leur réduit de Luuq, par les Ethiopiens, venus en représailles à des attentats commis en Ethiopie en 1996, revendiqués par Al-Ittihad et pour lesquels cinq de ses membres ont été condamnés à mort, en avril dernier à Addis Abeba. L’armée éthiopienne avait détruit ensuite l’essentiel des camps de l’organisation vaincue. Pour certains, Al-Ittihad ne s’en est jamais relevée, et a même perdu toute crédibilité en grappillant des postes au sein du gouvernement national de transition de Mogadiscio, dont la souveraineté ne dépasse pas quelques quartiers de la capitale somalienne. Al-Ittihad, insistent-ils, a été placée au premier rang des suspects après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis sans que les enquêtes américaines sur place ne donnent de résultat. Pour d’autres, son influence politique demeure importante, véhiculée par des associations caritatives des pays du Golfe, où la diaspora somalienne est très présente.
Dans tous les cas, il est impossible d’exclure qu’Al-Ittihad ait des contacts avec Al-Qaïda, à plus forte raison pour des opérations ponctuelles. « Il convient de surveiller de près l’éventualité du maintien ou du rétablissement de liens », conclut même icg dans un récent rapport, antérieur au double attentat de Mombasa.

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