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Décryptage : Les indésirables

Existe-t-il une liste d’indésirables dans les prochaines élections législatives et locales ? Des rumeurs circulent dans les milieux médiatiques et politiques sur l’existence d’une liste de personnes que les autorités auraient l’intention d’interdire de se présenter aux prochains scrutins. Cette « information », impossible à vérifier pour le moment, a fait le tour des rédactions, et certains confrères affirment même connaître quelques noms qui y figurent. Cependant, l’idée elle-même paraît peu cohérente puisqu’elle ne cadre pas avec l’esprit général qui règne dans le contexte actuel. Le Maroc vient de franchir un cap démocratique très important qui rompt définitivement avec la primauté de l’administratif sur le judiciaire. Avec la nouvelle Constitution, il est clair que nul n’a le droit d’interdire administrativement ce que la loi autorise. En fait, il est impensable que le ministère de l’Intérieur, comme on veut le faire croire dans certains milieux, pourrait s’aventurer à priver de leur éligibilité des gens qu’aucun jugement n’a interdit d’exercer pleinement leurs droits civiques. Si quelqu’un remplit toutes les conditions administratives requises et ne fait l’objet d’aucune condamnation l’interdisant de se présenter aux élections, nul ne peut l’empêcher de le faire. La loi prime sur toutes les autres considérations. Cela n’empêche pas le fait qu’il existe bel et bien des candidatures indésirables. Non pas pour l’administration, qui, elle, n’agit pas d’une manière émotionnelle ou subjective dans ce genre de situation. Les indésirables le sont car les citoyens ne les veulent plus. Ils en ont marre. Maintenant, comment éviter que ce genre de personnages arrive à décrocher un siège parlementaire ou communal ? Il existe trois options. La première relève du rôle des partis politiques qui devraient refuser d’accorder leur accréditation à des gens qui n’ont fait que polluer le paysage démocratique marocain. La deuxième revient au citoyen qui doit exercer son droit de vote avec un haut sens de responsabilité pour barrer la route, à travers les urnes, à tous ceux qui comptent perpétuer les mauvais usages de la politique politicienne. La troisième voie est celle de la justice qui devrait, en cas de confirmation de faits avérés, limiter le droit à l’éligibilité de certaines personnes dont l’arrivée aux instances législatives ou communales pourrait nuire au processus démocratique et le détourner de sa finalité.
Agir dans le cadre de la loi pour faire prévaloir l’intérêt général est la meilleure façon d’assainir le climat politique. Le faire en dehors des procédures légales est une manière de procéder qui, malgré la noblesse de son objectif, ne fera que ternir l’image brillante de l’Etat de droit que le Maroc s’est accordée depuis le Discours historique du 9 mars dernier.

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