24 heures

France : Guerre de succession

A la veille du Conseil des ministres de rentrée, jeudi, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a déclaré au quotidien Le Monde qu’il « ne laisserait pas l’action gouvernementale être polluée par la campagne pour la présidence de l’UMP », le parti du président. Le chef du parti présidentiel, Alain Juppé, condamné à 10 ans d’inéligibilité, a démissionné en juillet, ouvrant la voie à une bataille de succession à la tête de l’Union pour un mouvement populaire (UMP). Depuis, la droite française ne bruit que des faits et gestes de l’ambitieux ministre de l’Economie, déjà candidat à la candidature à la présidence de la République en 2007. Il se positionne chaque jour davantage pour briguer celle de l’UMP qui dispose de gros moyens financiers.
Le président Chirac, qui apprécie peu cette concurrence (lui-même pourrait vouloir briguer un troisième mandat présidentiel), ne peut néanmoins écarter le ministre le plus populaire d’un gouvernement affaibli par les échecs électoraux et les conflits sociaux. M. Sarkozy, hyperactif au gouvernement et même durant ses vacances, a multiplié les rencontres utiles. Il a déjà ainsi obtenu le soutien de plus de 10.000 membres de l’UMP à sa candidature à la présidence de l’UMP, encore non officielle. Mardi, il a énoncé un véritable programme politique devant quelque 1.200 adhérents de son parti invités à une « garden-party » par le maire UMP de la ville d’Arcachon, sur le littoral atlantique, où le ministre passe ses vacances. « Peut-on priver le gouvernement de celui, qui, après des mois passés à Bercy (ministère de l’Economie), rassure les ménages, séduit les entreprises et incarne le retour à la croissance », a interrogé benoîtement Yves Foulon, maire d’Arcachon. M. Raffarin, qui a envisagé lui aussi de présider l’UMP, fait mine de croire que M. Sarkozy veut rester ministre et s’en tiendra à l’interdiction formelle faite par Jacques Chirac de cumuler une fonction de ministre et la présidence de l’UMP. Et bien qu’affaibli par deux échecs électoraux (élections régionales de mars et celles européennes de juin) et considéré comme en sursis par son propre camp avec une cote de popularité oscillant entre 26 et 35%, le Premier ministre affiche un certain optimisme pour cette rentrée.
Les bons résultats économiques de la France (reprise de la croissance entre 0,8 et 0,9% au deuxième trimestre, et des investissements), y sont pour quelque chose. « Nous avons une bonne équation économique », affirme le Premier ministre dont le principal problème reste le maintien d’un taux de chômage élevé (9,5%) que les Français acceptent de moins en moins. « La croissance est là. La confiance revient. Il faut transformer la croissance en emplois, notamment pour les jeunes », a renchéri le ministre à la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo, qui a rencontré mardi le Premier ministre pour préparer la rentrée. Autre front de la rentrée : la campagne en faveur du « oui » au référendum prévu en 2005 sur la Constitution européenne. Même s’il a été absent du débat des élections européennes, le Premier ministre entend s’engager cette année pleinement pour cette campagne.

• Béatrice Bretonniere (AFP)

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