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Koweït : Sous la menace terroriste

Le riche Emirat pétrolier s’étonne du fait qu’un Parlement élu, une presse non muselée et une relative liberté d’expression, une denrée rare chez ses partenaires du Conseil de coopération du Golfe (CCG), ont échoué à empêcher les extrémistes à recourir à la violence. Deux policiers ont été tués et quatre autres blessés dans deux accrochages, les 10 et 15 janvier, entre forces de sécurité et activistes islamistes suspectés de lien avec le réseau terroriste Al-Qaïda.
Deux suspects, dont un Saoudien, ont été tués dans ces accrochages, alors qu’une quinzaine d’autres, dont des Saoudiens, ont été arrêtés. « Le Koweït va connaître un cycle de violence, mais cela ne durera pas longtemps. Je crois que l’échange de tirs à Hawalli n’est que le commencement » de cette violence armée, estime Ayad Al-Manna, un analyste politique indépendant. « Du point de vue idéologique, les éléments responsables de ces actes de violence sont le prolongement de l’école saoudienne (…) C’est l’idéologie de (Oussama) ben Laden, le chef d’Al-Qaïda, et du wahhabisme », une doctrine rigoriste de l’Islam née en Arabie saoudite, ajoute-t-il à l’AFP.
« La situation est très critique (…) Nous sommes entrés dans un cycle de violence. Il y a une connexion avec les groupes saoudiens, les frontières sont ouvertes et difficiles à contrôler », estime un diplomate occidental. « Je ne peux pas deviner ce qui peut se passer demain, mais cela ne s’arrêtera pas à ce stade (…) Je suis pessimiste (…) La situation en Irak n’est pas bonne et aura un impact sur le Koweït », ajoute le diplomate sous couvert d’anonymat. Le Koweït a mis ses forces de sécurité en état d’alerte maximale et formé une cellule de coordination entre les divers services de sécurité pour pouvoir poursuivre les suspects.
Des mesures d’alerte maximale ont été prises autour des installations vitales, notamment pétrolières, et le gouvernement étudie la possibilité de relancer un vieux projet de loi sur l’interdiction de possession d’armes non autorisées. De grandes quantités d’armes, de munitions et d’explosifs ont été trouvées après l’accrochage près d’Oum Al-Haëman, à proximité de la principale base américaine et de centres d’industrie pétrolière dans le sud de la capitale. « Les armes qui ont été saisies à Oum Al-Haëman n’étaient pas destinées au combat en Tchétchénie ou en Bosnie. Elles devaient être utilisées au Koweït », a ironisé lundi l’ex-député libéral Abdallah al-Nibari, lors d’un colloque. « Désormais, nous sommes entrés dans le club de la violence, au même titre que l’Irak et l’Arabie Saoudite.
Nous sommes devenus membres à part entière » de ce club régional, a renchéri Ahmed Al-Khatib, ex-député libéral, lors de ce même colloque. Des politiciens libéraux avaient imputé au gouvernement la responsabilité de l’émergence de la violence pour sa longue association avec les islamistes. Cependant, l’avocat Oussama Mounawer, réputé pour sa défense des islamistes, est persuadé que ce qui s’est passé en Arabie Saoudite ne se répètera pas au Koweït. « L’incident à Oum Al-Haëman prouve l’existence d’un groupe bien organisé et très dangereux au Koweït (…) Mais le Koweït n’est pas un terrain fertile pour le terrorisme », estime-t-il. « Les raisons (du terrorisme) qui existent en Arabie saoudite n’existent pas au Koweït. Ici, nous avons une liberté d’expression, un système judiciaire indépendant et un Parlement (…) En outre, les principaux groupes islamistes sont de nature pacifique », ajoute M. Mounawer à l’AFP.

• Omar Hassan (AFP)

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