24 heures

La saison des cueillettes

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Le déroulement des Communales ayant été qualifié de transparent et conforme aux règles de la démocratie par les observateurs nationaux et internationaux, il est clair que le Maroc est sorti, définitivement, de l’ère de la falsification des résultats des élections. Le Royaume a réussi à faire des élections un processus mécanique huilé et normal. Des pratiques anti-démocratiques persistent, certes, mais elles demeurent très limitées et, lorsqu’elles ont lieu, les procédures judiciaires et administratives sont immédiatement activées pour les circonscrire.
L’annonce des résultats n’est plus suivie d’une vague de protestations et de dénonciations comme c’était le cas il y a quelques années. Aujourd’hui, les scores électoraux sont devenus, pour les partis politiques, des indicateurs qui leur permettent de procéder à une analyse profonde tant de la performance de leur propre machine électorale que de l’efficacité de leurs discours politiques respectifs.
Le résultat des élections communales révèle, à ce niveau, qu’une bonne machine électorale est un outil indispensable pour faire du résultat. Et qui dit machine électorale dit une large couverture régionale, un bon système d’information et de grands moyens financiers. Une large couverture parce qu’on a vu que pour avoir plus d’élus, il est nécessaire de présenter plus. Le classement des quatre premiers partis (PAM-PI-RNI-USFP) à l’arrivée est le même qu’au départ. Ceux qui ont présenté plus de candidats ont obtenu plus de sièges. Mais, pour présenter plus de candidats qui peuvent décrocher des sièges, il faut, évidemment, disposer d’un bon système d’information qui fait remonter des informations du haut vers le bas permettant ainsi de disposer d’une bonne base de données où l’on peut puiser des candidats potentiels connus pour leur capacité à drainer des voix, chacun à sa manière. Et pour couvrir la majorité des circonscriptions, bien exploiter la base de données en débauchant ou en recrutant des candidats ayant les compétences requises, il faut, évidemment, disposer de grands moyens financiers. Une machine efficace, un bon logiciel et une bonne logistique. C’est ça les élections communales au Maroc. Les idéologies et les programmes électoraux ne sont que des accessoires qui servent à maquiller le tout. Maintenant que les 27.795 conseillers communaux sont élus, identifiés et répertoriés, une autre phase du scrutin va commencer. Elle permettra d’élire ceux qui vont vraiment diriger les communes. Il s’agit des 1.503 présidents de commune. Une fois élus, les 26.292 autres conseillers vont être réduits à des rôles secondaires. Ils serviront notamment à meubler les salles de réunion lors des événements officiels.
Mais leur cas est meilleur que celui des 102.428 candidats perdants qui ont joué le rôle de leaders politiques locaux pendant près de trois semaines et qui, une fois les résultats annoncés, disparaissent complètement des radars. Que deviennent-ils après ? Rien. Ils reviennent à leurs activités habituelles, pour ceux qui en ont une, en attendant un autre scrutin. Une autre saison des cueillettes…électorales.

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