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«L’homme a été créé faible»

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Depuis que le ministère de l’Intérieur a rendu publique sa décision de destituer le maire de Meknès Aboubakr Belkora, les dirigeants du Parti de la justice et du développement (PJD) ne cessent de crier au complot contre leur formation.
Et c’est cette même thèse qu’ils ont reprise, la semaine dernière, suite à la destruction sur décision administrative de constructions non conformes à la loi dans la commune de Témara, dirigée par un islamiste du PJD. Pour les ténors de la formation islamiste, il n’existe plus aucun doute : le ministère de l’Intérieur leur a déclaré la guerre. Un article, paru dans l’édition du vendredi 13 mars d’Attajdid, va plus loin en avançant toute une panoplie de raisons de la supposée guerre contre le PJD. «Il existe, aujourd’hui, une guerre froide menée par le ministère de l’Intérieur contre le PJD et qui a démarré durant les premiers jours de l’agression menée par l’entité sioniste contre Gaza», estime l’auteur de l’article. Outre le ton affirmatif de l’article, qui ne correspond pas à la règle islamique qui veut que l’on n’affirme que ce que l’on a dûment constaté et de visu (Wa ma chahidna illa bima alimna, Sourate Youssouf), l’auteur trace un lien pour le moins étrange entre deux choses totalement différentes : une guerre supposée contre le PJD et une guerre contre les Palestiniens. Difficile de ne pas penser à une action préméditée ayant pour finalité de créer automatiquement et inconsciemment chez le lecteur un rapprochement entre la population martyrisée de Gaza et le PJD.
La théorie du complot est une mauvaise piste dans laquelle le secrétaire général, qui venait d’être élu, a engouffré le parti, dans une sorte de précipitation que l’on peut classer comme une «faute de débutant». Mais, persévérer sur cette voie et se fourvoyer dans une surenchère qui peut aller jusqu’à établir des symétries dangereuses, c’est de l’irresponsabilité politique.
Au lieu de crier au complot et de parler d’une prétendue guerre, le parti islamiste aurait dû ordonner une enquête interne et aller même jusqu’à prendre des mesures de sanction contre le maire concerné pour les faits établis qui lui sont reprochés par l’Inspection générale du ministère de l’Intérieur. Car, en fin de compte, rien n’oblige le PJD à s’obstiner à montrer qu’il ne compte dans ses rangs que des «saints» ou des «anges» qui ne sont pas susceptibles de commettre, à l’instar du commun des mortels, des erreurs ou des péchés. Dieu n’affirme-t-Il pas que «L’homme a été créé faible», (Sourate Al Bakara, verset 29) ?

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