24 heures

Une affaire de coordination

Le Maroc n’est pas à l’abri des catastrophes naturelles. Il n’est pas non plus étanche aux crises d’origine humaine. Comme tous les pays du monde, il est exposé aux aléas géologiques et climatiques comme il peut subir les conséquences des agitations économiques et politiques internationales.
Mais, face à de telles situations, il est remarquable comment le pays réussit à s’en sortir indemne ou, dans le pire des cas, avec des dégâts très limités. Ce qui, le plus souvent, surprend les observateurs nationaux, impressionne les analystes étrangers et contrarie les envies de nos adversaires. Ainsi, ces dernières années, le pays a connu de graves intempéries, et au moment où l’on prédisait une année agricole blanche, on a réalisé un record de récolte historique de denrées alimentaires. Le monde a connu une montée faramineuse des prix du pétrole et, au lieu de déclarer faillite – comme s’y  attendaient nos voisins immédiats – nous avons réussi à maintenir les équilibres financiers de notre trésorerie. Le monde a sombré dans une récession économique et, au lieu de voir notre machine de croissance s’arrêter, nous avons continué à attirer de l’investissement international. Alors qu’est-ce qui nous distingue ? Pourquoi, arrivons-nous à tenir face aux situations de crise ? En fait, un diplomate étranger, qui s’est intéressé de très près à cette question, a fait la remarque suivante : le Maroc bénéficie d’une structure étatique qui lui permet de traverser les crises d’une manière exceptionnelle.
C’est une structure très spéciale puisque construite sur deux pôles de gestion qui, en temps de crise, agissent d’une manière fluide, harmonieuse et synchronisée. Il y a le gouvernement, d’une part et l’administration territoriale, de l’autre. En cas de crise, il est impressionnant de voir comment ces deux pôles co-gèrent la situation : flux d’informations en temps réel remontant du territoire, décisions stratégiques prises au niveau du gouvernement, application par l’administration du territoire des décisions stratégiques sur le terrain et évaluation – toujours en temps réel – de l’impact des décisions stratégiques, etc. Des va-et-vient impressionnants qui accordent aux décideurs une grande capacité de recadrer leur stratégie en temps réduit et en fonction de l’évolution de la situation. La cellule de veille installée au ministère de l’Intérieur a traduit dans le concret ce mode à la fois collégial et centralisé de la gestion des crises où l’on réunit les représentants de tous les départements ministériels concernés par une situation spécifique et qui servent de canaux d’information à quatre sens : de leurs départements vers la cellule, de la cellule vers leurs départements, de la cellule vers les décideurs et de la cellule vers le territoire. La spécificité de ce mode de gestion c’est qu’il neutralise les pulsions concurrentielles et élimine les barrières psycho-politiques entre les décideurs contrairement à d’autres pays où tout le monde roule pour sa pomme…politique.

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