La Caisse marocaine des retraites est de nouveau présente dans un rapport de la Cour des comptes. Les responsables ont ainsi pointé du doigt la fragilité du régime financier. «Depuis de nombreuses années, au regard des diagnostics réalisés aussi bien par la Caisse marocaine des retraites (CMR) que par différentes autres parties concernées, le régime des pensions civiles connaît une situation financière fragile traduite, en 2014, par un déficit technique de 936 MDH et qui est passé de 2,68 MMDH en 2015 à 4,76 MMDH en 2016», explique-t-on à la Cour des comptes. «Avant la réforme de 2016, les pensions étaient liquidées sur la base du dernier salaire d’activité. Cette situation était à l’origine de la disproportionnalité entre les cotisations payées et les pensions servies.
Conjugué aux autres facteurs, ce phénomène a aggravé le déséquilibre du régime, surtout avec la tendance à la quasi-généralisation des promotions et avancements de grade dans l’administration, à l’approche de l’âge de la retraite», ajoute la même source pointant du doigt d’autres facteurs avec un impact négatif. Il s’agit notamment de la prise en charge des allocations familiales par le régime alors qu’il n’existe ni fonds de réserve ni cotisations spécifiques destinées au financement des allocations familiales. A ce titre, les montants supportés par le régime représentent environ 1,5% du total des pensions servies.
La Cour évoque également l’allocation immédiate des pensions en cas de départ anticipé à la retraite, contrairement au RCAR et au régime de retraite géré par la CNSS. Si la Cour des comptes souligne l’importance de la réforme paramétrique de 2016, elle insiste en revanche, au regard de l’ampleur des dysfonctionnements structurels que connaît le régime, sur le fait que l’impact de cette réforme n’est que de court terme. Et de conclure: «Le déséquilibre du régime persistera tant qu’il n’a pas été soumis à un processus de réforme profond».
