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La polémique enfle entre le PPS et le PJD

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Le duel à fleurets mouchetés que se livrent le PPS et le PJD est en train de prendre une tournure plus rude. Par deux fois en l’espace d’une quinzaine de jours, des responsables du parti fondé par Ali Yata ont évoqué la possibilité de quitter le gouvernement s’il leur paraît que les orientations de ce dernier s’écartent de leurs fondamentaux. Dernièrement, et encore qu’il ait  pris le soin de s’entourer des précautions d’usage, c’est Abdelouahed Souhail qui l’a rappelé sur l’antenne d’une radio casablancaise. Ne reniant rien des critiques adressées par ses prédécesseurs à l’encontre des déclarations jugées intempestives de certains ministres du PJD qui se sont prononcés contre les festivals, la promotion des jeux de hasard à la télévision et même l’avortement, il a déclaré que son parti s’opposera résolument à toute décision lui paraissant atteindre à ce qu’il a qualifié d’acquis sociaux. Il a estimé que  la politique du gouvernement doit non seulement  être conforme aux dispositions constitutionnelles, mais encore refléter les orientations du programme du gouvernement et  de la déclaration de politique générale  présentée devant le Parlement. Le ministre de l’emploi et de la formation professionnelle a, en outre, considéré que pour raison d’efficacité et d’harmonisation, l’action des ministres se doit d’être annoncée en Conseil de gouvernement avant d’être exécutée. Bien qu’il ait pris le soin de faire remarquer  que la virulence des propos des ministres pjdistes lui semble tenir de ce qu’ils sont novices dans l’administration de l’Etat et que les choses  reprendront une allure plus normale sitôt qu’ils seront installés dans leur nouvelle posture, l’impression prévaut que l’incompatibilité d’humeur actuelle participe plus d’une opposition fondamentale entre deux visions de la société que d’une simple question de procédure. C’est en fait ce qu’annonce une prise de position antérieure à la formation du gouvernement. Devant son comité central auquel il  expliquait l’intérêt qu’il y a à participer à un gouvernement dirigé par le PJD, le secrétaire général du PPS a dit  garder un atout dans sa manche en se réservant le droit de claquer la porte au cas où il lui semblerait que les fondamentaux du parti sont écornés. S’il a la volonté d’adhérer au gouvernement, c’est parce que le PPS a la volonté de veiller au grain à la modernité et au progrès de la société marocaine, a-t-il lancé aux réticents qui voyaient d’un œil critique l’alliance de leur parti avec le PJD qu’ils jugent rétrograde. Nabil Benabdallah a d’ailleurs prêché d’’exemple en critiquant, le premier, la publication par Aziz Rabbah, son homologue de l’équipement et du transport, la liste des bénéficiaires d’agréments. Qu’il ait  placé la question dans le cadre de la concertation et de la solidarité gouvernementales n’enlève en rien au sens  de sa réaction. Pourtant, pour le commun, la cause invoquée pour légitimer la publication des listes ne manque pas d’intérêt puisqu’elle se fonde, selon les ministres du PJD, sur la volonté de transparence et de lutte contre l’économie de rente. D’une autre nature  est l’affaire des cahiers des charges de l’audiovisuel. Encore qu’elle  débouche directement sur le culturel et partant sur  la représentation sociale, ce n’est pas le ministère de la culture qui a été son détracteur le plus zélé. Non plus que la dominance de  la langue arabe dans les programmes n’a suscité d’intérêt marqué  du côté du MP, parti prétendument amazigh. D’où la question : la polémique au sein du gouvernement ne  concernerait-elle que le PPS et le PJD à l’exclusion des deux autres ? Une des réponses possibles est que, convaincu que le PJD est en train de mettre main basse sur le projet gouvernemental, le PPS se surprend à se demander s’il y a lieu de continuer à faire la cinquième roue de la charrette. S’il lui paraît utile de se sacrifier pour une cause similaire à la sienne, l’aventure lui paraît aujourd’hui relativement moins tentante. Mais certains responsables de ce parti l’ont dit récemment : le PPS va essayer de l’intérieur à accommoder les décisions du gouvernement à sa vision. L’invité de la 3ème heure qui devrait aider le PJD à conserver sa majorité en cas de défection-surprise  devra donc attendre devant le portillon du gouvernement. Certains responsables du PJD pensent, en effet, que l’UC ferait un possible bon compagnon de route.  Pour nombre d’analystes, le cours des événements va droit vers cette éventualité de remaniement gouvernemental par appel de réservistes. Ils pensent en effet que ce n’est pas seulement le projet gouvernemental que le PJD veut squatter, mais le projet sociétal dans son ensemble. La promotion des jeux, la question des alcools, celle des festivals, la culture audiovisuelle… tout cela n’est à leur sens qu’un premier pas vers une société plus conforme aux convictions du PJD. En somme une révolution culturelle qui doit annoncer  des mœurs nouvelles ou, à tout le moins, plus conformes à la perception que le PJD estime être dominante.

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