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L’UE fait un geste envers la Turquie dans un climat délicat

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L’Union européenne a fait un geste mercredi envers la Turquie en faisant un peu progresser les laborieuses négociations d’adhésion du pays, dans un contexte de dissensions turco-israéliennes qui font craindre aux Occidentaux de voir la Turquie se détourner d’eux. Un chapitre concernant les aspects de sécurité alimentaire, vétérinaire et phytosanitaire a été ouvert mercredi à Bruxelles, le treizième depuis le début des négociations en 2004, ont annoncé les ministres espagnol et turc des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos et Ahmet Davutoglu à l’issue d’une réunion à Bruxelles. L’ouverture de ce chapitre «engage la Turquie à s’aligner sur les normes européennes» en la matière, s’est réjoui M. Moratinos. Les discussions avancent néanmoins depuis plusieurs mois à un rythme ralenti. Un seul chapitre, sur les 35 prévus dans le cadre de ces pourparlers visant à adapter la législation des pays candidats aux critères européens, a été bouclé à ce jour. En cause le rythme des réformes en Turquie, mais aussi les conflits persistants à propos du statut de Chypre: l’UE a lié la reprise des négociations sur plusieurs chapitres à l’ouverture des ports et aéroports turcs à Chypre, alors qu’Ankara ne reconnaît pas la partie sud de l’île, membre de l’UE depuis 2004. En outre, plusieurs Etats comme la France et l’Allemagne militent régulièrement en faveur d’un «partenariat privilégié» pour Ankara plutôt que de faire entrer le pays dans l’UE. Récemment, un haut responsable allemand a réitéré les «réserves» de son pays à l’idée d’«une adhésion totale (qui) serait trop lourde à gérer pour l’UE et pour la Turquie aussi sans doute». A l’inverse, l’Espagne, favorable à une adhésion turque à l’UE, avait promis de longue date d’ouvrir de nouveaux chapitres avant la fin de sa présidence tournante de l’Union, qui s’achevait mercredi soir. Et M. Moratinos a jugé «évident» que d’autres seront ouverts sous présidence belge d’ici décembre. Les partisans d’une adhésion turque ont trouvé de nouveaux arguments en faveur d’une relance des négociations ces dernières semaines, alors qu’Ankara donne l’impression de vouloir se détourner de plus en plus de l’Occident et de se rapprocher de ses voisins arabes. De fait, alors que la Turquie, membre de l’Otan, a longtemps été un allié de poids d’Israël dans la région, leurs relations se sont nettement dégradées ces derniers mois. Elles ont atteint leur plus bas niveau quand Ankara a rappelé son ambassadeur à Tel Aviv après l’arraisonnement le 31 mai par les forces israéliennes de la flottille pour Gaza, au cours duquel neuf Turcs ont été tués. Il y a dix jours, les Américains ont peu apprécié le refus de la Turquie de s’associer au vote de nouvelles sanctions contre l’Iran à l’ONU. «Je crois que nous, les Européens, avons commis l’erreur de pousser la Turquie vers l’Est, au lieu de l’attirer vers nous», a estimé récemment le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini. Les Etats-Unis, farouches partisans de longue date de l’entrée du pays dans l’UE, s’inquiètent de l’impasse actuelle.

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