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Mohamed El Alaoui El Abdellaoui: «La décision sur la réforme ne se prend pas au niveau du conseil d’administration»

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ALM : Vous venez de tenir un conseil d’administration annoncé comme déterminant mais au final, il n’y a eu aucune annonce de réforme…

Mohamed El Alaoui El Abdellaoui : Il faut préciser tout d’abord que la CMR est un organisme comme un autre qui tient de ce fait deux conseils d’administration par an. Le premier est consacré à l’examen des comptes et du bilan actuariel au mois de mai alors que le deuxième est consacré à l’adoption du budget et du plan d’action. Ce fut d’ailleurs le cas de notre dernier conseil d’administration. Pour revenir à la question de la réforme paramétrique du régime des pensions civiles au niveau de la CMR, il faut rappeler qu’une telle décision ne se prend pas au niveau du conseil d’administration. La réforme paramétrique nécessite un travail au niveau gouvernemental et parlementaire du moment où des lois devront être nécessairement modifiées. Ce ne sont d’ailleurs pas moins de six textes de lois qui devront être changés avant de passer à l’étape effective de la réforme paramétrique.

Juste avant la tenue de votre réunion, des membres du CA ont effectué une sortie pour prendre leurs distances avec toute réforme arguant que la CMR est excédentaire. Dans quelle mesure ces propos sont-ils justes ?

Lorsque nous avons affaire à des chiffres, il faut rester très vigilant. Mais tout d’abord, il convient de rappeler que l’objet du débat concerne le régime des pensions civiles au sein de la Caisse marocaine des retraites qui gère d’autres régimes. En ce qui concerne le régime des pensions civiles, nous nous attendons pour 2014 à un déficit de l’ordre de 250 millions de dirhams. Les données sur un quelconque excédent sont tout à fait fausses. Supposons maintenant qu’il y a effectivement un excédent de 1 ou 1,5 milliard de dirhams même si je tiens à préciser encore une fois qu’il s’agit d’informations erronées. Que peut valoir un tel excédent face à une dette de plus de 600 milliards de dirhams. C’est la raison pour laquelle il faut rester très vigilant lorsque nous avons affaire à des chiffres qui datent de plusieurs années. Il ne faut pas oublier qu’il y a eu entre-temps au moins quatre loi de Finances qui ont toute impacté d’une manière ou d’une autre la CMR. A cela s’ajoute également l’augmentation de salaires de la fonction publique de 600 dirhams dans le cadre de l’accord du 26 avril 2011, en plus des promotions qui ont à leur tour eu des répercussions. Par ailleurs, je tiens à signaler également que les comptes de la Caisse marocaine des retraites sont certifiés par un service externe et sont contrôlés par la Cour des comptes. Il est donc impossible que tous ces organismes se soient trompés sur les chiffres.

Est-ce que vous avez évoqué la réforme au cours du conseil d’administration avec le ministre de l’économie et des finances ?  

Nous avons évoqué au cours de tous les conseils d’administration depuis 2010 l’importance de la réforme avec le gouvernement en faisant plusieurs recommandations. Nous avons de nouveau suscité le débat au cours du conseil d’administration du 7 janvier dernier. Le gouvernement à travers le ministère de l’économie et des finances en a pris acte et a promis de faire de l’année 2014 l’année du démarrage de la réforme. Ce n’est pas nouveau d’ailleurs puisque le chef de gouvernement s’était engagé il ya quelques mois à entamer la réforme de la retraite. Un engagement qui a été réitéré par le ministre de l’économie et des finances.

Vous êtes entrés dans les détails de la réforme ?

Le conseil d’administration a déjà fait des recommandations au gouvernement durant les précédentes réunions. Mais encore une fois, la réforme passe d’abord par un travail législatif qui nécessite la modification de plusieurs textes de loi au niveau du Parlement. Le plus important est de parvenir à mettre en place la réforme qui va commencer par des mesures paramétriques au niveau de la CMR dans le but d’anticiper les déficits de la Caisse qui malheureusement vont augmenter d’une manière exponentielle durant les prochaines années. Il y a un excellent rapport de la Cour des comptes sur le système de retraite qui l’atteste puisque pour chaque dirham cotisé, deux dirhams doivent être déboursés en termes de prestations. Ceci montre bien comment le déficit peut évoluer considérablement d’une manière trop rapide a court terme.

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