Après un premier report, la commission nationale sur la réforme des caisses de retraite se réunira ce mercredi à Rabat sous la présidence du chef de gouvernement Abdelilah Benkirane. La réunion qui devra connaître la participation des secrétaires généraux des cinq syndicats les plus représentatifs, est la première depuis pratiquement neuf ans. En effet, la commission ne s’est plus réunie depuis sa création en 2004 par l’ancien Premier ministre Driss Jettou. La rencontre devrait avoir lieu initialement la semaine prochaine mais elle a été reportée en raison de l’agenda surbooké du chef de gouvernement qui devait participer notamment au sommet de Davos en Suisse. Les partenaires sociaux devront examiner au cours de cette rencontre les scénarios de réformes préconisés par la commission technique. La marge de manœuvre du gouvernement sur ce dossier paraît très réduite à un moment où la CMR (Caisse marocaine de retraites) connaît déjà ses premières difficultés financières. Plusieurs mesures seront débattues. Il s’agit de mesures particulièrement douloureuses, notamment l’élévation de l’âge du départ en retraite et la hausse des cotisations.
Lors de son dernier passage à la Chambre des conseillers dans le cadre des séances mensuelles de questionnement sur la politique générale, Benkirane avait annoncé la couleur. Reste à savoir si le numéro un du gouvernement parviendra à obtenir des concessions de la part des centrales syndicales. Même si aucune décision n’a été prise pour le moment, des sources au sein de la commission technique affirment qu’on se dirige probablement vers l’adoption d’un système bipolaire avec deux principales caisses. La première pour le secteur public et une deuxième regroupant les salariés du privé.
L’adoption de ce scénario permettra de préparer le terrain vers la mise en place d’un système unique et obligatoire pour toute la population active dans le public et dans le privé en plus d’un régime complémentaire optionnel. La réunion de demain devra permettre d’avoir une idée plus claire sur la vision des autorités pour la réforme.