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Yasser Arafat : La fin d’une époque

Pendant les trois dernières années avant sa mort, Yasser Arafat était affaibli, au propre comme au figuré, par la «détention à domicile» dans son bunker encerclé par des blindés israéliens. Toutefois, la mort du Raïs fut l’occasion pour ses adversaires de sembler lui rendre hommage tout en accréditant la thèse de sa seule responsabilité dans l’échec du processus de paix et de lui reprocher à nouveau d’avoir rejeté « l’offre généreuse » d’Ehud Barak et Bill Clinton à Camp David, une théorie démentie par les faits. Yasser Arafat, Mohammad Abderraouf Arafat al-Qoudwa al-Husseini, de son vrai nom, est mort officiellement, jeudi 11 novembre, aux aurores, à l’hôpital militaire de Percy, près de Paris, en France. Quelque temps après, Ariel Sharon a qualifié cette disparition de « tournant » au Proche-Orient et appelé les futurs dirigeants palestiniens à oeuvrer pour la paix. Yasser Arafat, alias Abou Ammar, son nom de guerre, est né au Caire en 1929. En 1948, il participe aux combats opposant militants arabes et juifs au moment du retrait des Britanniques de Palestine. En 1969, Yasser Arafat est élu président du Comité exécutif de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP). Mais il faut rappeler d’abord qu’en 1967, la Palestine avait vécu un tremblement de terre politique.
La Cisjordanie et la bande de Gaza, les derniers bastions palestiniens, sont occupées par l’armée israélienne. Les Palestiniens comprennent qu’ils ne peuvent compter sur les résolutions des Nations unies – jamais respectées. C’est ainsi que l’OLP allait faire brusquement irruption, d’abord en Jordanie, où une sorte d’État parallèle se construit dans les camps de réfugiés palestiniens. Mais en septembre 1970, le roi de Jordanie, appuyé par Israël et les États-Unis, défonce l’OLP. L’événement demeurera dans les mémoires sous le vocable de Septembre noir. Arafat s’échappe de justesse, alors que plusieurs milliers de Palestiniens sont tués par l’armée jordanienne. Il réussit à rapatrier son mouvement vers le Liban. Arafat attire l’attention de l’opinion publique lorsqu’en 1974, il se présente à l’assemblée générale des Nations unies à New York. En 1989, Arafat proclame, à Alger, de façon symbolique l’indépendance de la Palestine.
Après la première Intifada (1987), il rejette toute forme de terrorisme, et reconnaît l’existence de l’Etat d’Israël. En 1993, la déclaration sur l’autonomie palestinienne, négociée en secret à Oslo, est signée. Moment historique : Arafat échange une poignée de main à la Maison Blanche, avec le Premier ministre israélien, Yitzhak Rabin. D’impasse en impasse, une nouvelle crise germe. Des groupes armés (principalement le Hamas, qui se propose comme une alternative à l’OLP) passent à l’attaque. Les attentats-suicides créent la consternation dans l’opinion israélienne qui se durcit. Après l’assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin en 1995 par un militant de l’extrême droite israélienne, la situation dégénère.
Pour la majorité des Palestiniens, le départ du président est une tragédie. Il a incarné tout un pan de l’Histoire palestinienne. Washington verse des larmes de crocodile et affirme, sans gêne, que la disparition du président palestinien permettra la « relance du processus de paix ». Des propos aussi faux que ceux relatifs aux « armes de destruction massive de Saddam », car c’est le même Bush qui aura fortement contribué à détruire l’infrastructure palestinienne en laissant les mains libres à Ariel Sharon.
Après le 11 septembre 2001, l’administration Bush donne tous les feux verts à Ariel Sharon. Le président palestinien redevient une « bête à abattre », Ariel Sharon menace de le tuer ou de l’expulser, tout en le confinant dans son quartier général de la Mouqataa, à moitié démoli, situé à Ramallah. Cependant, l’histoire réserve toujours des surprises. Un nouveau leadership palestinien, de toute manière, est inévitable. Car personne ne pourra réellement remplacer Arafat.

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