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Younes Sekkouri : «Une nouvelle architecture de l’Etat est à notre sens la clé de voûte de la prochaine étape»

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ALM : La loi prévoit une liste nationale de trente sièges réservés aux jeunes. Cela est-il suffisant pour assurer une bonne représentativité des jeunes au Parlement ?
Younes Sekkouri : La jeunesse marocaine a besoin d’être représentée à plus d’un niveau, au Parlement mais également et surtout dans les régions et les communes. Si beaucoup pensent qu’il s’agit d’un effet de mode dû au Printemps arabe, nous considérons au PAM que cette frange de la société marocaine a besoin d’être sérieusement écoutée, comprise et accompagnée.
Les partis politiques traditionnels l’ont toujours ignorée en la confinant dans des organisations parallèles dites «chabiba», ce qui est en fait une façon subtile d’isoler les jeunes et faire semblant de leur donner un statut tout en les écartant du circuit de décision qui reste au sein des bureaux politiques. Nous avons pris la décision de ne pas créer de «chabiba» au PAM. Par contre, nous avons parmi nos secrétaires généraux régionaux une majorité de jeunes, c’est le cas aussi dans nos bureaux régionaux et même notre bureau national qui, semble-t-il, a la moyenne d’âge la plus jeune comparativement aux partis représentés dans le Parlement.

Quelle est la valeur ajoutée que vous proposez aux électeurs à travers votre candidature ?
La liste des jeunes du PAM, mais également celle des femmes, présente des profils variés qui sont le reflet de la société marocaine. Nous avons des entrepreneurs, ingénieurs, médecins, avocats, étudiants, agriculteurs mais également des personnes qui sont encore au chômage. Nos candidats font partie, dans leur majorité, de ceux qui n’ont pas fait de politique avant. Ils appartiennent à cette majorité silencieuse de Marocains qui ne voyaient pas l’utilité de la politique. Vous savez que pour nos listes locales, le taux de renouvellement des têtes de liste a atteint 75% alors que nous avons des demandes importantes de ceux qu’on appelle «barons» des élections. Ce choix que nous faisons aujourd’hui correspond à une conviction profonde, et une volonté sérieuse pour niveler le champ politique par le haut et permettre à ceux qui nous feront confiance de ne pas être déçus. 

Vous appelez à un nouveau mode de gouvernance de l’Etat. Que voulez-vous dire par là ?
Nous avons une nouvelle Constitution qui présente un horizon de changement sans pour autant en préciser tous les mécanismes. Les Marocains ont voté sur la question du «quoi», mais c’est aux partis de présenter un mode opératoire qui va au-delà du «quoi» et préciser avec courage les réponses à la question du «comment». Or ce qui est observé aujourd’hui, c’est que beaucoup de partis «surfent» encore sur des questions existentielles. Une nouvelle architecture de l’Etat est à notre sens la clé de voûte de la prochaine étape. Il s’agit d’un Etat central en rupture avec ses vieilles habitudes. D’abord, un Etat accompagnateur des collectivités territoriales pour les aider à solutionner des problèmes épineux comme le transport urbain. Les grandes villes n’arriveront pas à dépasser ces problèmes à travers des conseils où tout le monde veut décider sur la base de calculs politiciens qui mettent en péril l’avenir de générations entières. L’Etat doit également savoir déconcentrer, et d’urgence au niveau régional, et cela passe par des réformes sérieuses tant au niveau des processus que des ressources humaines. Ces réformes doivent être portées politiquement par des ministres forts et courageux.

Quelle est votre vision pour ce qui est de la création de richesse?
Le gouvernement prochain sera un gouvernement de mission, ceux qui ne l’ont pas compris se trompent d’enjeu. Il s’agit de mettre en place une équipe de travail solide, courageuse et hautement compétente. Ces hommes et femmes doivent être à l’écoute de la population sans complaisance, ils doivent dire haut et fort que le Maroc ne peut pas recruter tous les chômeurs dans la fonction publique, ils doivent mettre fin à des pratiques de «rente politique» en rendant service aux militants de leurs partis au détriment des compétences comme nous le voyons dans plusieurs administrations. Le PAM s’engage pleinement dans cette attitude, il le montre déjà à travers ses candidats. Nous disons que la création de richesse est liée à plusieurs facteurs déterminants comme la commande publique qui doit être décentralisée afin de permettre aux PME marocaines de se structurer dans les régions et employer sur place, et ce ne sont pas les chantiers qui manquent. Cette nouvelle ingénierie des marchés aboutira à des résultats spectaculaires si elle est correctement mise en œuvre.

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