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Jamal Eddine Benhaddou : «Je veux faire de mes chansons une passerelle entre le présent et le glorieux passé du Malhoun»

© D.R

ALM :Parlez-nous de vos débuts sur la scène artistique ?
Jamal Eddine Benhaddou : L’entourage familial m’a beaucoup influencé. Mon père aimait l’art et les artistes, à tel point que notre maison accueillait souvent des groupes musicaux, entre autres, Jil Jilalla et Lemchaheb. Il m’a encouragé d’aller au Théâtre municipal pour animer des soirées. C’est ainsi que j’ai débuté ma carrière artistique. Au début, c’était un jeu avec la famille, ensuite c’est devenu sérieux. Aussi, les activités parascolaires ont joué un rôle important pour que je m’améliore. Par la suite, mon père m’a encouragé à rejoindre le conservatoire municipal où j’ai eu l’honneur d’avoir des professeurs de musique comme Ahmad Souleymane Chaouqui, Abdellah Issami…

Après vos débuts, comment avez-vous entamer votre carrière professionnelle ? Et pourquoi le choix du Malhoun comme genre musical ?
Le professionnalisme a commencé avec «Sibaq Almoudone». C’était ma première apparition devant un grand public. Dans cette compétition, où Casablanca avait remporté le premier prix, j’ai chanté des «Qsaïd» d’El Malhoune. J’ai également participé à «Noujoom Elghad», où nous étions finalistes avec les frères Bouchnaq. C’était une sorte de Studio 2M à l’ancienne. Par ma participation, j’ai été choisi pour représenter la ville de Casablanca, devant un jury qui comptait de grands noms tel Haj Younès. Pour revenir au choix du Malhoun comme genre musical, je tiens à remercier des groupes comme Jil Jilalla, et bien d’autres, qui ont su attirer les jeunes de cette époque à découvrir la richesse et la beauté de leur patrimoine culturel. J’ai cherché dans ce sens et j’ai découvert que le Malhoun était une source d’inspiration pour ces groupes. Chose qui m’a encouragé à le choisir comme genre musical.

En 1995, vous avez déclaré que vous étiez le représentant du Malhoune bidaoui. Pouvez-vous nous donner plus d’éclaircissement sur ce sujet ?
Par ces déclarations, je faisais allusion au premier groupe casablancais du Malhoun. J’étais le premier à avoir créer ce groupe. J’ai essayé d’en faire une école indépendante. À ce sujet, je tiens à préciser que le Malhoun de Marrakech accorde une grande importance à la parole, celui de Fès à la distribution musicale et celui de Meknès à l’interprétation. Moi, j’ai voulu faire du Malhoun casablancais, un Malhoun ouvert aux jeunes avec un nouveau style que ça soit au niveau de la distribution musicale, de la composition ou du choix des sujets. J’ai également œuvré pour que les paroles du Malhoun soient plus claires pour les auditeurs. Je souhaite que mes chansons soient également une passerelle entre le présent du Malhoun et son passé glorieux.

Pouvez-vous apportez plus de précision sur le projet qu’entreprend l’Académie du Royaume concernant la collecte des «qsaïd» ?
Cela fait un an ou plus que l’Académie travaille sur ce projet qui vise la collecte des «qsaïd». Pour le réaliser, un comité élargi composé d’une cinquantaine de chercheurs dans le domaine du Malhoun a été mis sur pied pour mener un travail scientifique de collecte, d’archivage et de réalisation d’œuvres du Malhoun de grands maîtres ayant marqué par leur apport louable cet art ancestral. Actuellement, le fruit de notre travail est enfin prêt. Nous venons juste de faire paraître le premier tome de cette Encyclopédie du Malhoun. Ce premier volume contient un recueil de Cheikh Abdelaziz Maghraoui, qui fait partie d’une série de recueils poétiques qui seront publiés par l’Académie.

Comment pouvez-vous définir le Malhoun et croyez-vous à son avenir ?
Le Malhoun est un art qui s’est forgé depuis plusieurs siècles. Il englobe la richesse de toute une nation. Quand on revient aux débuts de cet art, nous allons découvrir qu’il était apprécié, voire même soutenu, par des Sultans, des juges et des hommes de lettres pour unifier le peuple. Souvent, on compare ces «qsaïd» avec ceux de l’arabe classique. Or, les «qsaïd» du Malhoun se distinguent non seulement par la richesse de leurs modes et leurs rythmes mais aussi par le choix des sujets. Actuellement, il y a des jeunes qui apprennent par cœur les « qsaïd ». Toutefois, j’ai peur que si jamais ils ne trouvent pas l’appui nécessaire et l’encouragement qu’ils méritent, ils pourront abandonner ce genre musical. Mais pour les encadrer et les inciter à découvrir le monde fascinant du Malhoun, nous avons créé une association nommée « Association des passionnés du Malhoun », qui connaît une aide particulière de la part des autorités concernées. Par ce genre d’initiative, je ne peux qu’être optimiste quant à l’avenir de cet art ancestral.

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