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Rachida El Merrakchi : «Je continue toujours de pratiquer mon métier d’artiste»

© D.R

Entretien avec Rachida El Merrakchi, artiste

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Dans cet entretien, Rachida El Merrakchi parle de l’hommage qui lui a été rendu lors du 11ème Festival international du théâtre universitaire à Tanger ainsi que de son parcours d’artiste.

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ALM : Que représente pour vous l’hommage qui vous a été rendu lors de cette onzième édition du FITUT ?

Rachida El Merrakchi : C’est un grand jour pour moi d’avoir cette distinction lors de cet événement théâtral, à qui je souhaite la réussite et la continuité. Je me sens aussi heureuse et chanceuse d’être honorée de mon vivant, dans ma ville natale et dans une ambiance chaleureuse : entre proches et amis. Ce beau geste de la part des organisateurs m’a permis de me sentir rajeunie de plusieurs années. Je me voyais ainsi encore très jeune fille pendant les années 67, 68,… en train de jouer sur les planches et avec les autres comédiens tangérois de l’époque dans les prestigieuses salles du théâtre Cervantès et cinéma Mauritania de Tanger, qui sont malheureusement depuis des années fermées et tombées en ruine.

Est-ce que c’est la première fois que vous recevez un hommage ?

C’est la deuxième fois que je reçois une telle distinction. Car j’ai été honorée en 2006 lors d’un autre événement théâtral, dirigé par l’artiste et dramaturge Redouan Hdadou, à Tétouan. J’étais aussi très ravie d’être distinguée dans la Colombe blanche, où j’ai joué en 1981 l’un de mes plus beaux rôles, et ce dans la pièce de théâtre «Fi Intidar Zaman Aljnoun » (En attente du temps de la folie). C’est à Tanger que nous avons au préalable présenté pour la première fois et avec la participation de trente-trois comédiens cette pièce de théâtre, écrite par Redouan Hdadou et réalisée par Abdelaziz Naciri. Je suis nostalgique de cette belle époque où nous pouvions réaliser de grands succès avec le peu de moyens que nous disposions.

Comment expliquez-vous le manque d’activités artistiques et culturelles en particulier théâtrales à Tanger ?

Je pense que plusieurs facteurs ont joué en défaveur de l’art dramatique dans la ville. Les troupes et les associations locales de théâtre, comme celle des amateurs dont je suis membre depuis mes premiers pas de comédienne, ont vu leurs activités diminuer avec par exemple la fermeture du théâtre Cervantès et un certain nombre de salles de cinéma. Sans oublier bien sûr le manque de soutien et d’encouragements dont continuent de souffrir les professionnels de la ville. Nous sommes certainement très heureux de voir les grands projets réalisés ou en cours de réalisation à Tanger. Nous souhaitons, en tant que professionnels, évoluer parallèlement avec l’essor que connaît la ville.

Quels sont les moyens, à votre avis, d’encourager les jeunes tangérois à faire du théâtre ?

Nous avons toujours appelé à la création d’un institut de théâtre à Tanger. Beaucoup de jeunes n’ont pas par exemple les moyens de faire leurs études en arts dramatiques à Rabat. Je pense que la ville a besoin d’une infrastructure du théâtre pour pouvoir renouer avec son passé glorieux dans ce domaine. D’autant plus que la ville connaissait à cette époque la présentation de plusieurs pièces de théâtre par des troupes locaux. Plusieurs professionnels de renom arabes et internationaux se sont produits au théâtre Cervantès et dans d’autres lieux culturels et artistiques.

Pourquoi vos apparitions au théâtre, à la télévision et au cinéma se font ces dernières années très rares ?   

Je suis devenue avec l’âge très rigoureuse dans le choix de mes rôles à tous les niveaux. L’essentiel est de laisser une empreinte à travers mon interprétation des personnages au théâtre, à la télévision et au cinéma. C’est vrai que je fais, comme vous venez de dire, très rare, mais je continue de me produire beaucoup plus dans des productions étrangères, où les cinéastes ne me reprochent pas mon accent nordiste comme le font souvent ceux de chez nous. J’ai débuté encore très jeune au théâtre et j’ai joué en 1975 mon premier rôle au cinéma dans le film «El Chergui ou le silence violent» du réalisateur tangérois Moumen Smihi. Je continue toujours de pratiquer mon métier d’artiste à travers les ateliers que je suis chargée d’animer au profit des enfants en difficultés à Tanger.

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