Economie

Balisage : Faut-il s’en offusquer ?

Décidément, cette véritable toile d’araignée qu’est Internet n’en finira jamais de nous livrer de véritables trésors d’information. Des informations qui, autrement, seraient inaccessibles, hors de portée ou l’apanage d’une poignée de connaisseurs. Saviez-vous par exemple qu’il existait une base de données sur des hôtels et des maisons d’hôtes à Marrakech, en partie ou exclusivement dédiés à une clientèle gay ? Et bien, elle existe bel et bien, cette base de données. Et elle s’offre gracieusement sur un site à qui voudrait en savoir plus, à travers une petite recherche dans un simple moteur de recherche Internet. Toutefois, l’établissement d’un véritable répertoire a lieu de quoi étonner. Toujours est-il que le site en question (www.capitalesgay.com), au ton, par ailleurs, très sérieux et loin d’être un site obscène, présente la Ville ocre comme étant un véritable havre de paix pour une communauté connue par ses goûts fins et sa forte sensibilité aux endroits et aux choses. Mieux encore, et tout en précisant que «l’homosexualité est selon la Constitution marocaine interdite» et expliquant les risques qu’encourent les homosexuels, le site souligne qu’à Marrakech, «la situation est plus tempérée que dans le reste du pays». Le site passe également en revue les endroits, riads, piscines, clubs, restaurants, bains et saunas…où ces rencontres peuvent se faire.
C’est dire qu’il n’y a pas moyen de perdre son objectif de vue. Instructif à plus d’un égard, ce constat n’en pose pas moins la question suivante: faut-il s’offusquer que de telles informations, données avec force détails, photos et adresses à l’appui, puissent circuler librement ? Ceci, à un moment où l’on ne jure que par le World wide web, l’ouverture, la tolérance dans son sens le plus large et dans une conjoncture marocaine où le tourisme fait office de véritable -et l’un des rares- moteur de croissance et de développement du pays. Si le choix n’est pas encore fait, l’homosexualité, comme toute la panoplie d’interdits, dans les textes mais pas en pratique, sauf grands écarts, la tendance, faite de faits accomplis et de contournements de la loi, est d’ores et déjà établie.
Osera-t-on aller contre un courant qui s’impose à nous? Ou devrait-on lutter contre un autre courant, celui de notre propre hypocrisie et d’un trop-plein de non-dits, au risque de porter atteinte à des fondements enracinés uniquement dans les mentalités, peu promptes à céder, ou du moins reconnaître, leurs propres contradictions ?

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