Depuis l’année 2000, les nationaux ont, en effet, réalisé des performances remarquables, notamment à Marrakech où les nuitées réalisées, en hôtels classés seulement, ont évolué de près de 380 mille en l’an 2000 à près de 600 mille nuitées en 2004, occupant ainsi la deuxième place après les touristes français, avec une part de 14% sur le total des nuitées pour 86% pour les visiteurs de l’Hexagone.
Le rythme de croissance du tourisme interne et la part de marché qui est la sienne se trouvent sauvegardés en 2005 durant les premiers mois comptabilisés.
C’est dire combien est significatif le nouveau plan stratégique consacré au tourisme interne, lequel constitue une réelle avancée par rapport au type de réflexion, d’analyse et d’action sur le terrain, opéré à travers le créneau promotionnel appelé "Kounouz Biladi".
Vision globale, la stratégie annoncée s’articule autour d’une nouvelle démarche qui veut doter le Royaume de tour opérateurs marocains capables d’avoir des moyens de pression économiques sur les hôteliers, identiques à ceux des T.O étrangers, et ce à travers des contrats, dits d’ allotements, offrant, au profit des citoyens des prix étudiés, compte tenu de la capacité d’hébergement réservée, de la période retenue et de la durée contractuelle des prestations qui peuvent être saisonnières ou annuelles.
Faut-il initier ce genre d’opérations en sélectionnant des agences de voyages plus ou moins grossistes ou stimuler l’ensemble du marché de voyages, à travers une politique plus libérale, à même d’encourager toutes les initiatives allant dans le sens de la politique des pouvoirs publics ? A mon avis, cela n’a pas de réelle importance, car le marché, quel que soit le choix retenu, ne manquera pas de «se réguler» de lui-même et d’imposer, sur le terrain, les voies et moyens nécessaires. Toujours est-il, qu’il s’agit d’une initiative à caractère économique et culturelle, capable de secouer les mœurs et les habitudes établies.
Certes, elle n’est pas originale, du fait que la technique des allotements a été utilisée par certains groupes hôteliers, mais le mérite de l’officialiser et de l’étendre à l’ensemble du Royaume est un fait positif et un acte courageux, car on peut, à force de travail et de volonté, stimuler la demande, mais on peut difficilement agir, comme on veut, sur l’offre hôtelière destinée à un tourisme national aux besoins spécifiques et au pouvoir d’achat encore peu élastique et dont l’attrait de l’Espagne – où 200 mille Marocains passent annuellement leurs vacances d’été – n’est pas prêt de disparaître, du fait de l’absence de produits équivalents chez nous.