Le Maroc et l’Egypte se situent au centre des intérêts de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd). Après avoir longtemps soutenu la transition économique des ex-pays soviétiques, la Berd compte étendre sa mission au Monde arabe afin de défendre son économie de marché. Dans ce sens, la Berd œuvre à l’élaboration d’un fonds spécial doté d’un milliard d’euros au profit du Maroc et de l’Egypte, actionnaires de cette institution. En effet, ces deux pays ont demandé formellement à rejoindre la zone dans laquelle intervient la Berd. Dans une déclaration relayée par l’AFP, Thomas Mirow, président de la Berd avait indiqué, lundi 28 février, que «la banque pourrait être en mesure d’offrir ce fonds d’ici début 2012». Cependant, l’octroi de ce prêt est tributaire de l’approbation de 80% des actionnaires de la Berd. L’examen de ce dossier devrait être achevé dans les trois mois qui viennent et devrait faire l’objet des «discussions» de l’assemblé générale annuelle de la banque qui se tiendra au Kazakhstan. «Nous serions prêts à nous engager, si le conseil des gouverneurs le décide en mai à Astana, à étendre à l’Egypte et au Maroc la mission entamée il y a vingt ans dans l’ex-URSS par la Berd», rapporte l’AFP selon M. Mirow. A noter que ce fonds spécial envisagé par la Berd serait attribué en grande partie à l’Egypte. Dans ce sens, M. Mirow avait estimé précédemment que «l’expertise accumulée par la Berd à l’Est pourrait être appliquée avec succès en Egypte et complétée utilement le travail des autres institutions financières internationales qui se concentrent surtout sur le financement d’infrastructures publiques», précisant que ses actionnaires devraient a priori réserver un accueil favorable à la demande de l’Egypte. «Les dirigeants européens et américains ont multiplié les engagements à soutenir la transition dans ce pays de plus de 80 millions d’habitants, après la révolution qui a déposé le président Hosni Moubarak. Et la Banque européenne d’investissement s’est dite prête à doubler ses prêts aux pays du sud de la Méditerranée à environ 6 milliards d’euros», a t-il déclaré dans un discours prononcé à Oxford, relaté par l’AFP, le mercredi 23 février 2011. Une telle expansion de la Berd conforterait l’avenir à long terme de cette institution, qui a déjà été renforcée par la crise économique et financière. A terme, le champ d’action pourrait être étendu à l’ensemble du voisinage de l’Union européenne pour inclure d’autres pays de la région comme la Tunisie ou la Libye. Toutefois, cette solution nécessiterait l’approbation de 100% des actionnaires et durerait plus longtemps, a souligné M. Mirow. Pour rappel, la Berd a déjà fait un premier pas hors de l’ex-sphère communiste en 2008, en rajoutant la Turquie à son domaine d’intervention.