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Banques participatives : Les services disponibles aujourd’hui

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Les modèles les plus avancés actuellement sont Mourabaha et Ijara

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Le service que les banques participatives sont en position d’offrir en premier consiste en l’ouverture de compte assorti de plusieurs moyens de paiement aux clients.

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Les banques participatives deviennent une réalité au Maroc avec l’ouverture depuis quelques jours des premières agences de la filiale participative de CIH Bank, Umnia Bank, et la sortie publique ce début de semaine de Bank Assafa, filiale d’Attijariwafa bank, qui a veillé à éclairer le marché sur le timing du démarrage de son activité. D’ores et déjà, des orientations différentes se distinguent entre les opérateurs. Certains estiment que rien n’empêche aujourd’hui de commencer à recevoir des clients dans des points de service tandis que d’autres n’envisagent de se déployer sur le marché que lorsque certains pré-requis seront réunis.

Dans tout cela le client peut légitimement se poser la question de savoir quels sont au juste les services auxquels il peut accéder dans l’immédiat auprès de ces nouveaux opérateurs. Disons- le d’emblée, à ce jour, les usagers ne peuvent encore bénéficier d’aucune prestation. A ce titre, Umnia Bank, qui a mis sur les rails ses agences se contente pour l’heure d’y vulgariser la finance participative et familiariser les clients avec cette nouvelle activité sans plus, ainsi qu’il ressort d’un récent communiqué publié par l’établissement. Cette première prise de contact s’est avérée du reste très riche en enseignements et a permis de comprendre les attentes des clients, répondre à leurs interrogations et identifier leurs besoins d’accompagnement, ajoute-t-on auprès de l’établissement.

Le service que les banques participatives sont en position d’offrir en premier consiste en l’ouverture de compte assorti de plusieurs moyens de paiement (chèque, carte de paiement…) aux clients. Quoique, pour le moment, cela ne peut se faire en l’absence de certains outils.

Le chantier de l’assurance participative devrait prendre plus de temps

Il s’agit d’abord de la convention de compte bancaire participatif. Comme cela a déjà cours au niveau des banques classiques, la convention de compte est un document que doit faire signer un établissement au client lors de toute ouverture de compte. Cette convention contient la totalité des engagements contractuels réciproques entre les deux parties, de l’ouverture à la clôture du compte. Le modèle de cette convention dédié aux établissements participatifs est aujourd’hui prêt, apprend-on auprès des professionnels. Seulement, tout comme l’ensemble du cadre réglementaire de la finance participative, ce modèle de convention doit être validé par le Conseil supérieur des oulémas (CSO), ce qui nécessitera encore quelques semaines. Là n’est pas tout puisque pour offrir des moyens de paiement pleinement opérationnels, il s’agira aussi de raccorder les établissements participatifs au système interbancaire de télécompensation qui permet la gestion des instruments de paiement au niveau de toute la place. Là encore, une fois que la solution technique sera au point il s’agira d’obtenir le feu vert du CSO, ce qui nécessitera un délai de quelques semaines encore, selon les opérateurs.
Ce n’est qu’une fois ces deux grandes étapes franchies que les banques participatives seront parées pour ouvrir des comptes pour les clients.

Proposer des financements, qui constitueront, selon les professionnels, le véritable produit d’appel des banques participatives, représente une autre paire de manches. La pièce maîtresse nécessaire pour la mise en place de ces produits consiste en les modèles de contrats qui doivent régir les financements au niveau de tout le secteur. Les modèles plus avancés aujourd’hui sont Mourabaha et Ijara que les professionnels ont élaborés en collaboration avec Bank Al-Maghrib. Reste pour les ouléma à y apposer leur label. Mais il n’y a pas que cela. Les financements nécessitent aussi des produits d’assurance participative, dite Takaful, notamment pour garantir les demandeurs de financements (assurance de personnes) ou encore les biens objet de financements. Et si pour tous les chantiers cités précédemment les professionnels s’attendent à ce qu’ils soient bouclés dans quelques semaines, le chantier de l’assurance participative devrait prendre plus de temps. La finalisation de son cadre devrait prendre pas moins de 4 à 5 mois, selon les opérateurs. Est-ce à dire que l’on ne devrait pas voir venir d’offres de financements sur le marché d’ici là ? Pas forcément, nuancent les professionnels. D’abord ceux-ci précisent que l’assurance ne s’imposera pas pour tous les types de financements, ceux liés à l’équipement pourront par exemple s’en passer. En outre, des pistes sont explorées par les opérateurs pour faire temporairement sans Takaful. Des établissements ont ainsi dans l’idée de ne pas imposer à leurs clients de souscrire d’assurance dans le cadre de leur financement. Aussi, certains opérateurs étudient la possibilité de recourir à la souscription de garanties auprès d’organismes étrangers pour pallier de manière transitoire l’absence de solutions au niveau local.

Dans tout cela, même si les clients doivent encore prendre leur mal en patience pour profiter des services des tant attendues banques participatives, il demeure que le chemin qui reste à parcourir est aujourd’hui clairement déterminé et l’on touche au but.

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Les établissements moins dépendants de l’émission d’un sukuk

Pour compléter le puzzle de l’écosystème de la finance participative, en plus des contrats types à finaliser et de l’assurance participative à mettre en place, il s’agit aussi d’intervenir au niveau du marché des capitaux pour émettre un sukuk souverain.

Cette opération initialement annoncée pour la fin du premier semestre 2017 devrait être décalée pour la rentrée selon les anticipations des professionnels.

Mais il n’y a pas là de quoi retarder le démarrage des banques participatives. Même si les sukuks rempliront un rôle vital pour les établissements en leur permettant notamment de constituer un matelas de liquidité, ils ne seront pas incontournables en démarrage d’activité. En effet, selon les spécialistes les fonds propres de démarrage des banques et les dépôts de la clientèle devraient être suffisants pour lancer la machine.

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