Un petit groupe de salariés d’Andersen ont persuadé le cabinet d’audit de détruire les e-mails et tous les dossiers relatifs au courtier en énergie Enron « afin de les empêcher de tomber aux mains de la police », a affirmé le procureur Matt Friedrich représentant le gouvernement.
« Ils ont vu une chance de le faire entre le moment où ils savaient que les représentants de la loi allaient venir et le moment où ils sont arrivés », a-t-il ajouté. Selon M. Fiedrich, membre du groupe de travail créé par le département de la justice pour le cas Enron, un groupe de gens « très malins » et qui a laissé peu de traces, a ordonné la destruction de documents comptables alors que le groupe faisait déjà l’objet d’enquêtes officielles.«Ces gens sont malins. C’est pourquoi au cours de ce procès, vous n’aurez pas d’instruction évidente», a-t-il ajouté. Mais le procureur a promis que le gouvernement montrerait qu’il y avait eu un effort concerté depuis la haute hiérarchie jusqu’au bas de l’échelle pour supprimer toute information essentielle sur la comptabilité qu’Andersen tenait pour le courtier en énergie.
Le principal défenseur du groupe comptable, Rusty Hardin, a pour sa part balayé les accusations de conspiration pour décrire celle-ci comme étant « la soi-disant conspiration la plus incroyablement incompétente ». « Les preuves montreront qu’il n’y avait pas d’effort concerté pour se débarrasser de certains documents. Au lieu de cela, en fait, les documents qui sont au coeur de la plainte du gouvernement ont été conservés », a-t-il affirmé.
L’avocat a reconnu que l’ancien responsable des comptes d’Enron au sein d’Andersen, David Duncan, avait ordonné à son personnel de commencer à détruire les documents relatifs à Enron lors d’une série de meetings dès le 23 octobre. Enron a déposé le bilan en décembre suite à une montagne de dettes. C’est ainsi que 10 mois de documents « non-nécessaires » ont été broyés, a expliqué M. Hardin. Mais il a assuré que tous les dossiers relatifs à la comptabilité d’Enron ont été préservés parce que décrits comme des « documents de travail ».