Economie

Eclairage public, transport, pose du sabot, gestion déléguée… ce que Sadiki veut faire de Rabat

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ALM : Vous venez de prendre les clés de la ville avec une majorité confortable. Quelles sont les priorités pour votre conseil en 2016 ?

Mohamed Sadiki : Parmi les priorités de 2016 du nouveau conseil de la commune de Rabat je cite l’amélioration des recettes de la commune, la maîtrise des dépenses, l’amélioration de l’accueil des habitants de Rabat au sein des bureaux dépendant de la commune, la consolidation des efforts faits au niveau du nettoiement de l’éclairage public, des espaces verts, etc. Ainsi que la gouvernance et les ressources humaines et les premières réflexions sur le transport urbain et surtout le transport par bus. Nous nous sommes surtout focalisés sur la gouvernance. Il s’agit d’abord d’asseoir les organes de gestion de la fiscalité locale qui étaient au niveau de la wilaya. L’objectif est de redoubler d’efforts pour améliorer les recettes de la commune, surtout au niveau de l’occupation temporaire du domaine public.

Le budget de la ville sera de 1,1 milliard de dirhams, comptes spéciaux compris en 2016. Est-ce que vous pensez qu’avec ce budget, la capitale du Royaume aura de quoi réaliser ses ambitions ?

Ce budget n’est même pas suffisant pour assurer les fonctions basiques de la ville de Rabat ! C’est pour cela que j’ai priorisé l’amélioration des recettes et la maîtrise des dépenses ainsi que la gouvernance.
Nous avons des difficultés financières pour accompagner les grandes mutations positives que connaît actuellement notre ville dans le cadre de «Rabat ville lumière et capitale culturelle du Maroc», mais on y arrivera, nous sommes venus pour ça.

Justement l’opposition vous reproche déjà de gonfler les crédits octroyés aux arrondissements au risque de fragiliser les finances de la ville. Qu’en pensez-vous ?

Je ne crois pas que l’opposition ait fait des reproches du moment que nous n’avons que respecté la loi qui dit qu’il faut donner aux arrondissements au moins 10% du budget de la commune. D’ailleurs, c’est ce que nous avons fait. L’opposition a signalé peut-être que les moyens de la commune ne permettent pas de faire ce saut envers les arrondissements. Mais heureusement que la loi a amélioré quelque chose et qui rejoint notre objectif et notre vision de doter les arrondissements des moyens pour réussir les programmes politiques de proximité destinés aux habitants de Rabat. Aussi les arrondissements ont accepté volontairement de supporter une partie des dépenses d’éclairage de la ville.

La pose du sabot aux voitures posait un sérieux problème à Rabat. Il y a même un jugement du tribunal qui remet en cause cette pratique. Quelle sera la position de votre conseil sur ce point précis ?

Je suis pour l’organisation du stationnement, ainsi que les commerçants, les clients et les habitants de Rabat. Je suis aussi pour l’amélioration des recettes de la commune à l’instar des grandes capitales du monde.
Personne ne veut déranger son électorat. Nous sommes en train d’étudier d’autres formes de sabots moins contraignants pour les citoyens. À titre d’exemple le sabot japonais. C’est un cadenas qui se fixe sur la serrure de la porte du conducteur lui rappelant qu’il doit régler quelque chose à la commune sans pour autant l’immobiliser.

Rabat est l’une des villes où l’eau et l’électricité sont confiées à un délégataire. A la lumière des événements de Tanger, est-ce que le conseil de la ville de Rabat est pour la révision du contrat de délégation ?

C’est vrai que l’agglomération de Salé, Skhirat et Témara a délégué la gestion des services de distribution de l’eau, de l’électricité et d’assainissement à Redal, Tanger et Tétouan à Amendis et les trois sont du Groupe Veolia. Mais ce ne sont pas les mêmes contrats.
À ma connaissance la filière facturation au niveau du délégataire est maîtrisée. L’autorité délégante, le comité de suivi ainsi la direction des régies au ministère de l’intérieur fonctionnent en parfaite synergie et suivent de très près l’activité du délégataire depuis 1999. Le délégataire fait des lectures mensuelles et informe ses clients des hausses de consommation ponctuelles, etc. Pas de risque de dérapage à Rabat. En ce qui concerne la révision du contrat, elle est en cours actuellement et le conseil dira son mot au moment opportun.

Quels sont les projets sur lesquels vous êtes en train de travailler et que vous pouvez annoncer pour la première fois aux Rbatis ?

Actuellement nous travaillons sur l’accueil et sur les réclamations. Nous avons mis en place un numéro bleu «Allo Rabat 0800» avec une structure qui reçoit, transmet, traite, suit et contrôle les doléances des habitants de Rabat. Nous sommes aussi en train de recenser les besoins en formation pour les équipes en charge de l’accueil au sein des annexes administratives des arrondissements et de la commune. Sans oublier également que nous sommes en train de mettre en place une entité de communication et de relation avec la presse.

Les citoyens souffrent de la problématique du transport en commun depuis des années. Où en est ce dossier ?

Comme j’ai annoncé en haut, le transport en commun est une priorité primordiale sauf que personne ne peut prétendre le régler tout de suite. Mais nous sommes déjà en ordre de marche sur ce dossier. J’ai reçu récemment dans mon bureau les représentants du personnel, le directeur général de Stareo, le secrétaire général du groupement Al Assima et certains élus membres du groupement pendant le dernier mandat ainsi que deux investisseurs étrangers spécialistes dans le transport public. Dans les jours qui viennent, le conseil va désigner les six conseillers qui vont le représenter au groupement. Nous sommes optimistes pour trouver des solutions efficaces pour résoudre ce fléau. Mais je tiens à signaler qu’aujourd’hui que si l’on n’a pas le nombre suffisant de bus, l’on ne peut offrir la qualité et la cadence de passage que le client mérite.
Ceci dit, il faut avoir des moyens de transport intégrés.
Certes, le tramway est devenu un moyen de transport indispensable pour les habitants de Rabat, mais lui seul n’est pas suffisant pour combler le manque. Il faut le coupler avec le bus à travers un ticket unique. C’est tout l’esprit de l’économie du transport que j’espère voir un jour appliqué.

À votre avis pourquoi il est difficile de développer le volet économique à Rabat ?

On peut développer le volet économique de Rabat, mais Rabat n’a pas la vocation de Casablanca ni sa taille économique, c’est la capitale administrative du Royaume et elle est en train de devenir la capitale culturelle.

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