Economie

Électricité : L’ONE au courant

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Le secteur de l’électricité se prépare à la deuxième phase de  libéralisation prévue pour 2006. Depuis 1994 et la fin du monopole de l’ONE, ce sera le changement le plus important attendu par ce secteur. D’après les analyses, le schéma préconisé tiendra compte de l’étroitesse du marché national d’électricité en encourageant un modèle où évolueraient un système public géré par un acheteur unique et un système indépendant fonctionnant selon les principes du marché.
En clair, des précautions indispensables en phase de transition. En tout cas, les partisans de la libéralisation sont convaincus que l’entrée de nouveaux opérateurs sur le marché et la rationalisation de l’offre entraînera une baisse générale des prix.
Déjà en 1994, face à son incapacité à maintenir un rythme d’investissements soutenu pour répondre aux besoins énergétiques croissants des entreprises industrielles marocaines, et compte tenu de la volonté de l’Etat de se désengager en matière de garanties de financement et d’alléger la dette publique, l’ONE s’est orienté vers le mode de production concessionnelle, dont le cadre institutionnel et réglementaire a été mis en place en 1994.
La première expérience de ce type a été réalisée avec le Consortium hélvético- américain ABB-CMS qui a repris en concession en 1995 la Centrale thermique de Jorf Lasfar pour une période de trente ans.
Cette deuxième phase est dictée par plusieurs impératifs dont une contrainte réelle, avec le doublement de la consommation énergétique du Maroc, prévue à partir de 2015. D’ici là, les besoins annuels en investissements varieront entre 7 et 10 milliards de dirhams.
La   réforme  intervient au moment où les industriels se plaignent de coûts d’énergie au Maroc au-dessus de la moyenne tunisienne et égyptienne, pays avec lesquels un accord de libre-échange devait entrer en vigueur au courant de cette année.
La cherté du kilowattheure résulte d’abord de  l’importance de la fiscalité rattachée aux combustibles, mais aussi au jeu de la péréquation entre l’électricité industrielle et l’électricité domestique.
La réforme envisagée par l’Office national de l’électricité (ONE) et le ministère de l’Energie et des Mines vise à accorder une baisse du prix de l’électricité pour les grandes entreprises consommatrices de cette énergie.
Il s’agit d’assurer la compétitivité des prix pour les clients industriels, d’établir un équilibre durable du secteur et d’attirer les investissements privés.
Ces conclusions sont tirées d’une récente étude de la BMCE-Bank, en 2004 sur le secteur de l’électricité à la veille de la libéralisation. Le rapport note d’emblée dans l’introduction,  le paradoxe entre une économie qui stagne et un marché de l’électricité en expansion.
La consommation de l’énergie électrique s’est élevée à 16,3 milliards de KWh en accroissement annuel de 6,9%, alors que dans le même temps, le PIB n’a augmenté que de 3,9%. Cet écart traduit le dynamisme du marché de l’électricité par rapport à l’économie nationale.
Cette bonne forme du secteur est sans doute liée à la montée en force des concessions, qui s’accaparent désormais 56,4% du marché.
L’étude note une forte dépendance du Maroc par rapport aux hydrocarbures. En effet, plus de 90% du volume utilisé est de source thermique.
Actuellement, et bien qu’il ait perdu le monopole, l’ONE reste l’opérateur de référence du secteur. D’abord,  en tant qu’acheteur unique auprès des producteurs mais aussi en tant que «dispatching» de l’énergie auprès des distributeurs nationaux. A fin 2004, note l’étude, les ouvrages dont dispose l’ONE sont constitués de 26 usines hydro-électriques totalisant une puissance installée de 1.265 MW, de 5 centrales thermiques à vapeur de 2.574 MW, de 7 centrales à turbines à gaz et de plusieurs centrales diesel totalisant 784 MW et d’un parc éolien de 54 MW. La puissance installée globale de l’ONE s’élève ainsi à 4.508 MW.
Côté transport d’électricité, un service assuré par l’ONE, à fin 2004, le réseau marocain est constitué de lignes d’une longueur totale de l’ordre de 17 107 km environ.  Le Maroc est relié à l’Algérie par deux lignes de 225 Kv et avec le réseau espagnol au moyen de deux câbles 400 Kv sous-marins. La libéralisation permettra sûrement une meilleure couverture du territoire national.

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