Alors que la rumeur de leur alliance courait depuis plus de deux ans, Altadis, né de l’union en 1999 de l’espagnol Tabacalera et du français Seita, a annoncé jeudi l’approche d’Imperial à 45 euros par action. Imperial Tobacco a confirmé peu après, ajoutant que les discussions en étaient à un stade très peu avancé. Le conseil d’administration d’Altadis se prononcera dans les prochains jours. Un porte-parole du groupe britannique a vanté jeudi la logique d’un rapprochement : «nous sommes le quatrième fabricant de tabac dans le monde, Altadis le cinquième, les deux groupes s’allieraient très bien stratégiquement, cela renforcerait notre portefeuille de marques et de produits, nos opportunités de croissance et accroîtrait notre diversité géographique». Imperial Tobacco (JPS, Peter Stuyvesant, cigarettes Davidoff) a mis le pied aux Etats-Unis pour la première fois le mois dernier avec l’achat du numéro quatre américain, Commonwealth Brands, pour 1,9 milliard de dollars. Ses principaux marchés sont le Royaume-Uni, l’Irlande et l’Allemagne. Ceux d’Altadis sont plutôt la France, l’Allemagne et l’Espagne, une complémentarité qui devrait satisfaire les autorités européennes de la concurrence, selon les analystes. Altadis, outre les cigarettes Gauloises ou Fortuna, est le numéro un mondial du cigare, avec des marques prestigieuses comme Cohiba, Montecristo, Partagas et Romeo y Julieta. L’annonce a fortement fait monter l’action Altadis à la Bourse de Madrid : elle gagnait 16,92% à 45,47 euros à 14H32 GMT, dépassant ainsi le prix évoqué par Imperial Tobacco. Elle faisait aussi grimper Imperial Tobacco, qui prenait 8,70% à 2.225 pence à la Bourse de Londres malgré la perspective d’une forte somme à débourser, signe d’une certaine approbation du marché.