Economie

Événement : L’entrepreneuriat féminin face au financement

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Les femmes trouvent plus de difficultés que les hommes à monter leur propre entreprise. Elles ont beaucoup de mal à donner forme à leur projet. Certains établissements financiers refusent leurs demandes de crédits sans raison valable. Et selon plusieurs études réalisées à l’étranger et au Maroc, auprès des femmes chefs d’entreprises, la contrainte de financement est le premier obstacle au développement d’une entreprise. Pourquoi la femme trouve-t-elle autant d’obstacles pour financer son projet ? Existe-t-il une différence, pour les banques, entre un homme et une femme ? Est-il plus facile de monter son projet lorsqu’on est un homme? L’Association des femmes chefs d’entreprises du Maroc (AFEM) a invité trois banques à son colloque afin de trouver des réponses à l’ensemble de ces questions. La Banque Populaire, Attijariwafa bank et BMCE bank sont toutes unanimes : aucune distinction n’est faite entre un homme et une femme lors du traitement du dossier de crédit. «Homme ou femme, l’important, c’est d’avoir la compétence qu’il faut», déclare Fatima Zahra Remmal, directeur du Centre d’affaires Sud Tansift à BMCE bank. «Le dossier doit répondre à certains critères notamment l’expérience de l’entrepreneur, l’état du marché, la faisabilité financière ainsi que la maîtrise technique du projet. Les causes du rejet du dossier sont par conséquent la négation de tous ces critères», renchérit Noufissa Kasser, directeur des investissements à Attijariwafa bank. Un projet d’investissement présenté par une femme ou un homme n’a donc jamais été un critère dans l’octroi de crédit. La nature et la fiabilité du projet constituent les seuls critères d’éligibilité pour le financement de l’investissement. La question de la caution n’a pas lieu aussi d’être posée, estiment les représentants des trois organismes bancaires. «La caution est également demandée à la femme comme à l’homme, lorsque la banque a besoin d’être réconfortée», ajoute Mme Remmal. La loi marocaine est d’ailleurs claire sur ce point. «Un crédit ou une caution refusée uniquement parce qu’on est femme, est une discrimination aux yeux de la loi», indique Maître Najia Tak Tak, avocate au barreau de Casablanca. Malgré toutes ces affirmations, les femmes chefs d’entreprises présentes au colloque n’arrivent toujours pas à comprendre pourquoi avec toutes ces lois, la femme souffre-t-elle toujours des problèmes de financement. C’est en fait, dans l’intervention de la sociologue Soumaya Naamnane Guessous que ces femmes trouveront l’explication recherchée. Celle-ci commencera par expliquer que «le terme «chef» ne s’applique pas aux femmes et «l’entreprise» a depuis toujours été le domaine des hommes. Un obstacle culturel auquel s’ajoute un obstacle lié au crédit. «Notre culture est pour la stabilité de l’emploi. Une femme qui travaille ne doit pas risquer son emploi. En plus, qui dit crédit, dit ennuis et problèmes», souligne Mme Guessous. Par ailleurs, ce colloque ne concerne pas uniquement les femmes, il est destiné également aux époux des femmes chefs d’entreprises, aux banquiers ainsi qu’aux porteurs de projets. Parmi les hommes présents, Mohamed Bouatou est celui qui a le plus attiré l’attention des femmes. Ce jeune directeur général du Fonds Sindibad a été le seul à soutenir que «la femme est bon payeur et qu’elle est souvent mieux notée que l’homme». À savoir que ce fonds d’amorçage propose un montant d’accompagnement de 2,5 millions de dirhams. Seule condition requise: présenter un projet innovant.

 Les objectifs de l’AFEM


L’AFEM est une association indépendante et apolitique. Elle a été créée le 28 septembre 2000 avec le parrainage de la CGEM dont elle est membre. Parmi ses principaux objectifs : regrouper des femmes ayant un poste de décision au sein de l’entreprise publique ou privée quel que soit le secteur d’activité, réaliser des études sur les femmes chefs d’entreprises, promouvoir l’image de la femme marocaine à l’étranger… De manière générale, l’AFEM procède à toute opération de nature à aider directement ou indirectement à la réalisation de l’objet de l’association.

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