Economie

Fiat plie bagages

Pour le moment, les négociations avec l’Etat se poursuivent toujours, mais la continuité de FIAt au Maroc semble de plus en plus improbable. à cause des nombreux bouleversements qu’a connus le secteur, l’arrivée en 2005 de la voiture roumaine, la Dacia L90, mais surtout, la réalité des encéphalogrammes. On ne se le cache plus chez Fiat. L’explosion des utilitaires légers des marques Renault, Peugeot et Citroën fabriquées au Maroc sur la chaîne de montage de la somaca, complique la situation des Palio, Uno et Siena. Une situation qui, selon les responsables de Fiat, n’aurait pas du arriver si l’on s’en était tenu à l’esprit de la convention signée en 1996. Ce qui n’est pas le cas puisque les Uno, Palio et Citroën sont concurrencés par ces voitures appartenant à un autre segment. Chez les professionnels, on essaye de s’adapter à la donne, en attendant des investissements supplémentaires indispensables pour gagner la bataille de la mise à niveau. Car au delà du départ de Fiat et de son remplacement par Renault, il y a surtout le processus du démantèlement tarifaire enclenché depuis mars qui inquiète les industriels d’un secteur dominé par la sous-traitance. La marque française qui prend là une revanche sur Fiat (avec qui elle était en concurrence en 1995 pour la voiture économique) a l’avantage de présenter un plan plus souple :une production annuelle de 30 000 véhicules dont la moitié est destinée à l’export. Conciliant, l’Etat compte lâcher du lest pour permettre à FIAT, déjà signataire depuis juillet de la phase II de la Palio, de continuer sa route au Maroc. Parmi les mesures prévues, la libéralisation des prix de vente des voitures économiques, et surtout la réduction des arriérés de TVA (environ 70 millions de dirhams). Cela suffira-t-il à convaincre la marque italienne à rester ? Ce n’est pas certain puisque, aujourd’hui, la situation du marché de l’automobile au Maroc est bien différente à ce qu’elle était en 1995, quand FIAT avait signé presque un accord d’exclusivité. Depuis le mois de mars, le démantèlement douanier concernant l’importation des voitures neuves est entré en vigueur après un retard de trois ans pour des raisons liées à la protection de l’industrie du montage. Aujourd’hui, le processus est engagé. En 2012, les droits de douane seront nuls. Le coût du CKD (voiture montée localement) souvent pénalisant, permettra-t-il au Maroc de supporter sans ambages l’ouverture de ces frontières aux importations étrangères ? Pour que les voitures montées au Maroc soient rentables, nous assure un industriel, il faut revoir la politique des prix. Reste à savoir si un rehaussement des voitures économiques ne sera pas plutôt fatal dans un marché où la vente des voitures neuves ne dépasse pas en moyenne 40 à 50 000. A moins que Fiat n’explore l’autre piste de plus en plus probable, à savoir abandonner la production pour se reconvertir lui aussi en importateur. C’est une option sérieusement envisagée par le groupe. Pourtant paradoxalement, certains industriels avançaient paradoxalement que le démantèlement douanier servait les intérêts de Fiat en premier ressort puisque le processus induit une baisse des droits de douane sur les composants automobiles et sur les voitures importées montées. Au delà du retrait de Fiat, il est important de savoir comment l’industrie marocaine, composée en majorité de sous-traitants, survivrait à la libéralisation. La bataille de la mise à niveau est déjà engagée. Seules les sous-traitants aux normes internationales pourront survivre. Dans ce cadre, deux contrats programmes sont mis en place actuellement. Le premier, d’une enveloppe de 10 millions de dirhams, permet l’accompagnement d’une vingtaine d’entreprises selon la norme ISO-TS 169 49, certification indispensable pour percer dans le marché européen et asiatique. Le deuxième volet rentre dans le programme d’appui aux associations professionnelles. Doté d’une enveloppe de 3,2 milions de dirhams, il renforcera le rôle de l’Amica à travers des actions promotionnelles. Des enveloppes jugées insuffisantes.

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