Les Emiratis veulent entrer en force sur le marché algérien avec notamment des projets d’investissement de 28 milliards de dollars sur plusieurs années dans la gestion portuaire, l’agriculture, le tourisme, l’industrie et l’urbanisme.
La banque émiratie Al-Salam a été autorisée à s’installer et une deuxième banque est sur le point d’obtenir son agrément, selon le ministre des Finances algérien Karim Djoudi. Un protocole d’entente a été signé dimanche par le groupe émirati Al Qudra Holding pour la réalisation d’un complexe touristique à Sidi Fredj, sur la côte ouest d’Alger, selon Ameur Abdeldjalil Al Fahim, membre du conseil d’administration du groupe. Le projet, dont le montant n’a pas été indiqué, porte sur la réalisation d’hôtels, de centres commerciaux et de zones résidentielles sur une superficie de 8,5 ha, a précisé le directeur régional d’Al Qudra, Aymene Schenawy. L’accord final devrait être signé dans six mois, a-t-il dit.
La sociéte Emaar a présenté aux autorités plusieurs projets dans l’urbanisme et le tourisme. Il s’agit notamment de l’aménagement de la baie d’Alger, où Emaar compte construire plusieurs hôtels et résidences de luxe, ainsi que des centres commerciaux, selon ses dirigeants. L’investissement prévu est de 4 à 5 milliards de dollars dans un premier temps.
La société prévoit l’agrandissement et la modernisation de la gare de l’Agha, un des deux terminaux desservant la capitale. Le projet comporte la construction de trois tours d’habitation de 18 étages surplombant la baie.
Emaar compte aussi construire un complexe touristique à Zeralda et une technopole dans la ville nouvelle de Sidi Abdallah, à l’ouest d’Alger. Par ailleurs Dubaï Port Wolrd (DPW), spécialisée dans la gestion portuaire, est candidate à la gestion des ports d’Alger, de Djendjen, près de Jijel, et d’Annaba, dans l’est algérien.
Majid Bin Thaniah, directeur exécutif de DPW, a indiqué qu’il était porteur de «nouvelles propositions» afin de surmonter l’hostilité du puissant syndicat portuaire algérien à la mise en concession de ces trois principaux ports du pays.
Al Qudra veut de son côté investir dans l’agriculture biologique en Algérie, à l’instar du Maroc , où elle exploite 3.000 ha, a indiqué M. Schenawy.
Deux entreprises émiraties ont lancé en mars un investissement de 5 milliards de dollars pour la création en quatre à cinq ans d’un complexe d’aluminium d’une capacité de 700.000 t/an à Beni Saf, au nord-ouest de l’Algérie.
Par ailleurs, les investissements émiratis en Algérie s’élevaient en 2006 à plus de 10 milliards de dollars.