Economie

Le marché : Le blues des petits porteurs

«En trois ans, un tiers de ma petite épargne investi en bourse s’est évaporé. Je suis presque ruiné. J’ai préféré liquider tout mon portefeuille pour ainsi arrêter les pertes. Attendre encore plus longtemps, ne m’aurait rien rapporté, sauf plus de déception», confie avec amertume un jeune cadre casablancais. « Mais, là ou le bât blesse, c’est que durant la même période, des amis à moi, traders et banquiers ont amassé de belles sommes ». Ces propos, ce jeune cadre, n’est pas le seul à les répéter mais plusieurs. Aujourd’hui, ils veulent comprendre les raisons qui expliquent cette situation.
La réponse est simple et «logique». C’est «un jeu» où il y a toujours des gagnants et des perdants. En d’autres termes, les premiers gagnent ce que les autres ont perdu et les seconds perdent ce que les autres gagnent. Mais ceci, à une différence près. Dans ce jeu, c’est par ce que les premiers voulaient gagner, qu’ils faisaient perdre les seconds. Ils y arrivent très facilement puisque c’est eux qui font le jeu. Suivant une « gymnastique » qui leur est propre, que les perdants ne connaissaient même pas, ils gagnaient à toutes les parties. Pour ne pas tout dire, comme dans un « best of », en voilà une : On commence d’abord à conseiller à une partie des seconds d’acheter tel ou tel titre à un prix jugé intéressant.
Dans le même temps, ils l’achètent et le lui vendent. Toutefois, ils leur faisaient gagner des petites miettes de temps à autre, question de leur redonner espoir et continuer ainsi les belles affaires. Ces pratiques ont longuement étaient monnaie courante, au sein des temples de la finance casablancais avant que le gendarme du marché, le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières, n’instaure toute une panoplie de textes pour les atténuer. Parmi ceux-ci, la circulaire 07/2001 concernant les règles de bonne conduite applicable aux sociétés de bourse qui interdit leur personnel d’acheter ou de vendre au courant d’une séance boursière. Ils doivent, obligatoirement, passer leurs ordres d’achat ou de vente le jour d’avant. Mais à en croire les propos de quelques initiés, les affaires vont bon train puisqu’il y a plusieurs façons de transgresser cette règle.
Les petits porteurs condamnent aujourd’hui ces pratiques et manifestent leurs colères en boudant la place casablancaise. Ceux qui n’arrivent pas encore à liquider leur portefeuille attendent dans l’angoisse des jours meilleurs.

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