Economie

Les pays arabes prennent la mer

La deuxième réunion des experts arabes en transport maritime, qui s’est ouverte hier matin à Casablanca, a failli tourner court. Les représentants des pays concernés par ce projet ambitieux ( Maroc, Syrie, Liban, Jordanie Égypte) furent surpris par la présence des délégués de deux sociétés maritimes, MSC et CMA, alors que celles-ci ne sont pas concernées par cette initiative concernant l’instauration d’une ligne maritime régulière inter-arabe. Si le représentant de la première entreprise a fini par quitter la salle sous la pression des protestations des vrais invités, les envoyés très spéciaux de la deuxième ne voulaient rien savoir. Il s’agit de deux hommes venus de Marseille qui se sont présenté comme les délégués de la partie libanaise. Mais que viennent faire des Français dans une réunion arabe ?
Bizarrement, le Liban, pourtant partenaire officiel dans ce projet, a “séché“ cette réunion. D’où la tentative des gens venus de Marseille de s’engouffrer dans la brèche. Plus étrange encore, les intéressés étaient dûment “badgés“. La direction de la marine marchande marocaine, qui dirige les travaux de cette rencontre, a-t–elle péché par manque de vigilance dans cette affaire ? En fait, la manoeuvre n’a trompé personne : les participants, extrêmement exaspérés, ont compris qu’il s’agissait d’une manoeuvre destinée à torpiller le projet. D’abord et surtout parce que CMA est une entreprise concurrente de la ligne maritime entre le Machrek et le Maghreb arabes !
L’incident sera clos avec le départ d’un des deux invités-surprise. L’autre a tenu à rester mais il n’a pas été associé aux discussions qui ont commencé dans l’après-midi avec comme ordre du jour, l’examen de l’étude élaborée par le Maroc au sujet de cette ligne.
Une étude circonstanciée réalisée par le groupe de transport maritime IMTC du commandant Mohamed Karia. Celui-ci, dont l’entreprise siège dans le comité des experts arabes, s’est occupé de ce dossier important sur demande du ministère du Transport et de la Marine marchande sous l’époque du RNI Abdesslam Znined. La volonté de lier par voie maritime le Maghreb et le Machrek a été concrétisée par un protocole d’accord signé à Rabat le 2 novembre 2001 par les ministres du Transport du Maroc, de la Syrie et de la Jordanie.
Objectif : développer les relations économiques entre les pays arabes et augmenter le volume des échanges commerciaux dans la perspective de la mise en place effective d’une zone de libre échange. Une première réunion a eu lieu en Syrie en août 2002 pour examiner les meilleurs moyens et d’étudier les mesures appropriées en vue de donner naissance à cette liaison de grande envergure. Les parties signataires sont d’autant plus conscientes de l’intérêt stratégique et économique de cette ligne que la majeure partie des échanges économiques du monde arabe se font par le biais du pavillon étranger.
Pour mettre fin à ce quasi-monopole ou du moins en atténuer l’intensité, les pays arabes concernés entendent mettre en place une politique maritime commune axée sur un certain nombre de mesures notamment l’adoption de tarifs compétitifs. C’est l’objet du conclave de Casablanca qui se veut le point de départ d’un partenariat arabe économiquement fort et durable.

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