Economie

L’inaccessible capital-risque

Toute entreprise cherche à augmenter régulièrement ses fonds. Au-delà du circuit bancaire classique, il existe une technique de financement, encore peu exploitée : le capital-risque. De quoi s’agit-il au juste ?
Les sociétés de capital-risque financent l’entreprise en lui procurant des ressources qui viendront renforcer ses fonds propres. Mais attention : une société de capital-risque n’est pas une banque.
Cette dernière cherche généralement la liquidité, le remboursement de ses concours, la sécurité et se contente d’une rémunération déterminée. Une société de capital-risque cherche par contre une forte croissance et un profit proportionnel au risque encouru. Elle ne dispose à cet égard d’autre garantie que le succès du projet lui-même. Et les risques encourus par ces sociétés sont très élevés. Car en tant qu’actionnaire, la société de capital-risque ne bénéficie pas de garanties pour son intervention.
Ainsi, en cas de liquidation de l’entreprise par exemple, celle-ci n’est pas assimilée aux créanciers prioritaires. Étant donné l’importance du risque, le capital-risque ne s’intéresse qu’aux projets d’entreprises porteurs d’une forte croissance actuelle ou potentielle du chiffre d’affaires. En règle générale, l’essentiel des sociétés de capital-risque se présente comme des partenaires financiers minoritaires, qui détiennent des participations laissant aux entreprises la liberté et la responsabilité de la conduite des affaires. Leur principale rémunération s’effectue sous forme de plus-value lors de la cession de la participation.
En dehors des ressources financières, la société de capital investissement apporte à l’entreprise une panoplie de services : l’ingénierie financière, les relations privilégiées avec les Banquiers et les institutions financières, le conseil stratégique, la mise en relations avec d’autres entrepreneurs et l’assistance en matière de gestion comptable et financière de l’entreprise.
Au Maroc, le métier de «Venture-Capital» a été introduit en 1989 par le biais d’une ligne BEI, suivie par trois autres lignes. Le nombre de sociétés de capital-risque s’est considérablement multiplié au cours des trois dernières années, créant ainsi une abondance de fond au profit des entreprises. Ces fonds sont estimés actuellement à 2 milliards de DH. «Aujourd’hui, l’argent ne fait plus défaut. Mais ce sont plutôt les projets qui manquent» explique un responsable d’étude dans une société de capital-risque de la place. Le manque de projets de qualité est le reproche qui revient le plus souvent chez les professionnels du capital-risque. Car «une grande partie de projets qu’on reçoit ne nous apporte pas de visibilité au-delà de cinq années d’exercice. C’est ce qui explique le taux élevé de dossiers rejetés». D’autres professionnels du capital-risque déplorent dans ce cadre la culture de gestion familiale qui caractérise la plupart des PME/PMI du pays. «C’est probablement le principal obstacle qui freine le développement de notre métier au Maroc. L’esprit du capital-risque est incompatible avec cette culture de famille propre à une grande partie des PME/PMI marocaine» précise un autre professionnel.

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