Economie

Loi de finances 2012 : Croissance, déficit, inflation…lecture détaillée dans la lettre de cadrage

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Dans sa lettre de cadrage adressée aux différents ministères, il y a une semaine, le Premier ministre Abbas El Fassi a tracé les contours et objectifs de la loi de Finances 2012. Il la présente ainsi comme une base solide pour la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles engagées par le pays depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution. Dans son préambule, la lettre de cadrage met l’accent sur la nécessité de poursuivre la dynamique de développement de l’économie nationale et de protéger ses fondamentaux, à travers, l’accélération d’une croissance créatrice d’emplois. Le chef du gouvernement appelle également à tirer profit de la position géostratégique du Royaume pour en faire une base d’investissement et d’exportation capable de captiver les capitaux étranger. Déficit, croissance, dépenses, priorités…lecture détaillée des grandes lignes de la loi de Finances 2012.

Fondamentaux : 5% de croissance, 4% de déficit et 2% d’inflation
Dans les objectifs tracés par le chef du gouvernement pour le projet de budget 2012, il prévoit un taux de croissance de 5% avec une inflation contenue à 2%. Aussi, Abbas El Fassi préconise la réduction du déficit de la balance des paiements avec la limitation du déficit budgétaire à 4% du PIB et un déficit de la balance des paiements réduit.

Dépenses de l’État : moins de voitures, moins de constructions, moins de voyages
Le chef du gouvernement a appelé dans le cadre de l’élaboration des propositions pour le projet de loi de Finances 2012 à limiter les dépenses de l’État. Il a donc appelé les différentes instances ministérielles à se limiter aux postes budgétaires nécessaires à la marche normale de l’administration et le renforcement de son efficacité. Aussi, il a souligné que le train de vie de l’Etat sera revu à la baisse en limitant les dépenses liées au parc automobile et en rationalisant les achats et location de bâtiments. Il a également appelé à réduire les charges des télécoms par le recours aux services alternatifs et nouvelles technologies. Idem pour les dépenses d’hébergement, de restauration et de réception en passant par l’organisation des conférences, les missions à l’étranger et la baisse du nombre des représentants. Mais également, l’annulation de la programmation de nouveaux bâtiments et logements de service. Et enfin, l’optimisation des dépenses des études en définissant clairement leurs objectifs et leurs résultats escomptés.

Caisse de compensation :  Pas plus de 3% du PIB…Inchallah !
S’agissant de la subvention des produits de première nécessité, bien qu’actuellement les dépenses de la compensation dépassent les 5,5%, Abbas El Fassi appelle à maîtriser les dépenses en dessous de la barre des 3% du PIB pour 2012. La lettre de cadrage insiste, également, sur la nécessité d’accélérer la réforme du système de compensation pour le rendre plus équitable et permettre une meilleure marge de manœuvre pour le budget d’investissement. On remarquera, au passage, que cette fois-ci le gouvernement n’a pas fait dans l’optimisme excessif en prenant comme hypothèse de travail un baril à 100 dollars.

Priorité I : Poursuite des réformes et gouvernance
Il s’agit en premier de la mise en œuvre des réformes institutionnelles et la consécration des principes et des dispositifs de bonne gouvernance. Dans ce sillage, en application des orientations royales, le gouvernement s’engage à mettre en œuvre un Fonds de mise à niveau social, ainsi qu’un Fonds de solidarité interrégionale en guise de renforcement aux programmes de l’INDH.

Priorité II : Investissement intensif et emploi
La seconde priorité est relative à la consolidation du développement économique durable et de l’emploi par l’intensification de l’investissement public et privé et par la poursuite de la réalisation des grands chantiers structurants notamment dans les domaines des autoroutes, des lignes ferroviaires, des ports, des aéroports, de l’industrie, de l’énergie et des mines. Cette dynamique permettra d’améliorer l’employabilité des jeunes et leur intégration dans le monde du travail. Le chef du gouvernement rappelle, dans ce sens, que l’augmentation des salaires et la promotion des fonctionnaires ont coûté une enveloppe de 13,2 milliards de dirhams, tandis que la maîtrise des prix via la compensation a réduit l’inflation à 0,9%. Aussi, il promet la promotion d’une nouvelle génération de conventions sectorielles respectant les spécificités économiques régionales. Cela va dans le sens de creuser les possibilités d’emploi dans les secteurs de l’agroalimentaire, l’industrie médicale, les services, l’assemblage automobile, les médias, le cinéma et bien d’autres.

Priorité III : Les stratégies sectorielles
Troisièmement, il s’agit de la poursuite des réformes structurelles et sectorielles et de la mise en œuvre des stratégies sectorielles pour améliorer l’attractivité de l’économie nationale et l’efficacité et la compétitivité du tissu productif national afin de relever la défi de la conjoncture économique nationale. Pour y arriver, Abbas El Fassi insiste sur la réforme de la justice et son indépendance en harmonie avec la nouvelle Constitution. Aussi, le climat des affaires est appelé à s’améliorer au même titre que l’exécution des stratégies sectorielles afin de moderniser le processus de production.

Priorité IV : Plus de solidarité…
Et enfin, la quatrième priorité concerne le renforcement de la cohésion de la société marocaine en mettant l’accent sur les secteurs de l’éducation, de la formation, de la santé, de l’accès à l’habitat social en poursuivant, entre autres, la réalisation des programmes «Villes sans bidonvilles» et la lutte contre l’habitat insalubre ainsi que la conduite du développement du monde rural. En plus de cela, le gouvernement s’engage à renforcer les mécanismes de solidarité au profit des couches nécessiteuses via la création d’un Fonds de solidarité. Ces mesures sont susceptibles d’améliorer l’exécution des programmes de la deuxième étape de l’INDH. L’objectif étant d’élargir l’intervention de l’Initiative à 701 communes rurales et 530 communes urbaines ainsi que la mise à niveau territoriale au profit de 22 provinces souffrant d’enclavement.

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