Economie

Maritime : Une libéralisation concertée

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Le ministère des Transports ne veut pas aller plus vite que les professionnels dans l’optique de la libéralisation du transport maritime. Pour en étudier les différentes répercussions et les scénarios possibles, une consultation vient d’être ouverte entre les professionnels, depuis la semaine dernière. A eux de tracer les futurs contours du secteur et, naturellement, d’apposer leurs remarques.
En fait, puisque 90% du trafic est déjà soumis à concurrence, la libéralisation à venir concernera surtout le trafic des conteneurs sur les lignes régulières, explique-t-on dans le milieu des armateurs. «En mettant fin au système d’agrément, on libère d’importantes contraintes à l’investissement. Car, tant que ce verrou pèse sur les lignes régulières, l’élargissement de l’investissement pour un opérateur ne peut se faire que par le rachat des concurrents». Enjeu de la libéralisation, le trafic conteneur sur les lignes régulières est aujourd’hui assuré par une dizaine de compagnies, marocaines et étrangères.
Le ministère avait partiellement fait sauter ce verrou, en septembre dernier, par le biais d’une circulaire autorisant les chargeurs à intervenir dans les lignes régulières jusqu’à un certain pourcentage (10%). Une ouverture diversement interprétée par les uns et les autres. «La libéralisation ne doit pas signifier livrer le secteur aux grands transporteurs internationaux», déclarent les partisans d’une approche prudente.
En revanche pour d’autres compagnies, il ne faut pas se détourner des méga-carriers, lesquels doivent être partenaires des armateurs marocains, mais dans le respect des règles de partage de trafic en vigueur au Maroc et dans la plupart des pays du monde. Dans ce cadre, le transfert de leur savoir-faire vers les opérateurs nationaux enrichira le paysage logistique national.
Par ailleurs, l’autre actualité dominante du secteur maritime est dominée actuellement par le projet de loi sur la scission de l’ODEP. Un projet à ne pas confondre avec la libéralisation des ports. «Les ports du Maroc ne peuvent pas être privatisés dans l’Etat actuel des choses», explique un spécialiste de la question. Par contre, précise-t-il, les organismes publics assurant des services portuaires pourront bien l’être».
Dans tous les cas, deux entités devront voir le jour, au terme de ce scénario préfigurant la libéralisation des activités portuaires. Il s’agit d’un projet de réorganisation du secteur à travers la création d’une agence spéciale chargée des missions régaliennes et d’une société anonyme appartenant à l’Etat et qui prendra en chargement l’exploitation des ports. Le nouveau cadre qui pointe à l’horizon donnera à l’activité maritime plus d’attraits pour les investisseurs.
Le projet de loi instituant cette mutation a franchi déjà le conseil du Gouvernement, attendant désormais l’approbation par le Parlement. C’est dans ce cadre que la Comanav a racheté le pôle maritime de Marbar, «pour mieux nous positionner dans le créneau de la manutention», déclarent les cadres du groupe.
Le rachat de cette société pour 30 millions de dirhams, approuvé par le Conseil d’administration de la Comanav en juillet dernier, découle des choix stratégiques. Car, au delà de la scission de l’ODEP, il y a aussi les enjeux du port de Tanger Med, port dont le volume de traitement sera 7 fois supérieur à l’ensemble des ports marocains et qui sera en mesure de drainer, à partir de 2007, un trafic de l’ordre de deux millions de conteneurs par an, soit cinq fois plus que le potentiel actuel du Maroc.

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