La Commission de pêche du Parlement européen a approuvé un accord de partenariat entre la Communauté européenne et le Maroc, mercredi, en dépit des réserves de certains membres du Parlement européen pro-polisario. Des amendements restrictifs de la zone de pêche, excluant le littoral des provinces du Sud, ont été rejetés lors du vote par la commission. Les membres de la commission ont également opposé une fin de non recevoir à une réserve à travers laquelle ses auteurs ambitionnaient de dresser des entraves devant l’application dudit accord en se prévalant du "droit international" et d’un prétendu "respect des intérêts du peuple sahraoui". Le texte sera soumis en plénière au Parlement européen de Strasbourg, entre le 15 et le 18 mai 2006 pour être entériné d’ici le 1er juin prochain et ratifié avant le 30 du même mois. Contrairement à la procédure d’urgence où toute décision doit être adoptée à l’unanimité, dans cette voie ordinaire, les décisions sont prises à la majorité.
Cet accord permet à 119 bateaux de pêche issus principalement de l’Espagne, du Portugal et dans une moindre mesure de la France, d’exploiter un quota de 60 000 tonnes pélagiques dans les eaux marocaines. La contrepartie financière à cet effort de pêche s’élève à 36,1 millions d’euros par an. La Commission des pêches du Parlement européen approuve pleinement l’accord de pêche, en exigeant toutefois un rapport annuel, maigre consolation pour les adversaires du Maroc et les relais polisariens qui ont usé de toutes les pressions pour faire échouer le protocole. Le feu vert de la Commission européenne intervient 24 heures à peine après les déclarations du ministre marocain des Pêches maritimes, Mohand Laenser, selon qui, les bateaux communautaires ne vont pas concurrencer la flotte marocaine. Une position partagée par beaucoup de professionnels.
«La quantité des 60 000 tonnes, objet de cet accord de pêche, ne devrait pas nous déranger », déclare Hassan Sentissi, président de la FENIP (Fédération nationale de l’industrie de la pêche), en réaction à la déclaration du ministre. De plus, poursuit cet industriel depuis Laâyoune où il était en déplacement, «les Européens ont changé de mentalité. Ils sont plus soucieux de l’environnement. L’accord actuel, en plus qu’il comporte une dimension politique claire, n’a rien à voir avec celui de 1999».
Dans tous les cas, souligne Omar Akouri, président de l’Association des Entreprises de pêche hauturière (80 bateaux, 2500 emplois), «vu la proportionnalité entre ce qui est donné aux Européens et le stock disponible, il n’y a aucune crainte à se faire ». Le Royaume dispose d’un stock pélagique évalué à plus d’un million de dirhams. Mais actuellement, la flotte marocaine réunie, la flotte russe et les quotas donnés aux industriels du sud ne font pas 350.000 tonnes. «Il n’y a donc rien à craindre des Européens», conclut Akouri.
Une répartition qui arrange l’Espagne
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