Economie

MEDA II : Sous le signe du changement

MEDA. En bref, il s’agit de la principale traduction financière du partenariat euro-méditerranéen, lancé à Barcelone en 1995. Ce programme apporte, dans son volet consacré au Maroc, une aide financière et technique en poursuivant trois objectifs: le renforcement de la stabilité politique et de la démocratie, la création d’une zone de libre-échange d’ici 2012 et le développement de la coopération économique et sociale en prenant en compte de la dimension humaine et culturelle du pays. Après le programme européen MEDA I, où une trentaine de projets, engagés entre 1996 et 2000, ont vu le jour pour un montant de 630 millions d’euros, le temps est à la mise en oeuvre de MEDA II.
Avec un changement radical de stratégie de financement. Si les deux programmes visent les mêmes objectifs, à savoir l’appui à la transition économique du Maroc et le renforcement de l’équilibre socio-économique, l’utilisation des fonds engagés s’est avérée des plus difficiles. La raison en est la complexité des modalités agréées à tous les niveaux. A commencer par la définition des projets, trop disparates et ne bénéficiant que d’infimes parts de soutien financier, ensuite, leur mise en oeuvre puisque l’exécution de ces projets nécessitaient une assistance technique européenne, avec des équipements européens et des contrats de travaux avec de grandes entreprises européennes. «L’approche Meda 1 a été de financer les projets d’une durée de 4 à 6 ans. Ça veut dire qu’il y a 4 ou 5 ans, nous avons défini des projets de construction de routes, de santé, d’éducation, de développement rural, d’appui institutionnel de toutes sortes. Nous nous étions justement trop éparpillés », nous avait déclaré Sean Doyle, l’ambassadeur-chef de la Délégation de la Commission européenne au Maroc, dans un précédant entretien. D’où la naissance d’une nouvelle formule de financement, axée essentiellement sur une aide budgétaire à des projets marocains. Ceci, dans le cadre du programme MEDA II, fruit de l’accord d’association entre le Maroc et l’UE entré en vigueur le 1er mars 2000. «A l’approche traditionnelle, on préfère désormais une aide budgétaire. On donne de l’argent à condition que l’Etat fasse certaines réformes. C’est une façon à la fois d’aider financièrement les réformes tout en ayant la garantie que ces mêmes réformes se font sur le terrain.
Cette démarche implique un élément de contrainte puisque si les réformes ne sont se font pas, on ne décaisse pas», nous avait expliqué M. Doyle. Sous Meda II, L’Union européenne entend mieux concentrer les moyens financiers, quelques 426 millions d’euros sur une période de quatre ans (2002-2004), dans un nombre limité de domaines jugés prioritaires. Facilitation des échanges, réforme administrative, aide aux provinces du Nord et l’amélioration de la circulation des personnes -par la transformation de l’immigration clandestine en immigration légale. «Le choix des réformes comme point d’appui, ou plutôt critère, devient très important. L’année dernière, une somme importante de 120 millions d’euros a été programmée par le programme Meda sur la stratégie de l’eau. Notre décision est intervenue suite à la convocation par S.M. d’un conseil de l’eau et la mobilisation gouvernementale, notamment des ministères concernés, qui s’en est suivie. J’espère pouvoir annoncer bientôt le déblocage de la moitié de ce montant. Pourquoi l’eau ? parce que le coût de l’eau potable et d’irrigation n’est pas encore rationalisé», avait argumenté le responsable européen.
La première tranche, d’une valeur avoisinant les 60 millions d’euros, de cette aide a d’ores et déjà été accordée au Maroc. Le soutien européen recouvre actuellement six principaux axes. Il s’agit, comme il a été dit, de l’ajustement structurel du secteur de l’eau. Il est aussi question de l’ajustement structurel du secteur financier, avec un montant de 52 millions d’euros dont 25 millions ont été versés au Trésor et 2 autres millions pour financer l’étude portant sur l’assainissement et la restructuration des IFP. A cela s’ajoutent la modernisation des juridiction au Maroc, l’appui à la réforme de la couverture médicale (50 millions d’euros), le développement rural participatif dans le Moyen Atlas central (9millions d’euros) et la gestion des déchets solides à Essaouira (près de 2 millions d’euros). Les blocages au bon fonctionnement de ces aides persistent et ils sont multiples. Mais ils concernent essentiellement les projets dont l’argent est un don venant du budget européen. Son utilisation doit obéir aux règles européennes en matière de transparence et d’efficacité, notamment dans l’utilisation d’appels d’offre. Ce qui n’est pas toujours le cas. «Les fonds sont comptabilisés dans le budget de l’Etat marocain.
Mais pas tous les ministères font de même. Certains ne budgétisent pas cet argent, et même quand c’est le cas, les dons sont utilisés pour des fins autres que celles auxquelles ils sont destinés», avait déploré M. Doyle. L’effort actuellement porte sur les moyens d’harmoniser les démarches de fonctionnement marocaines et européennes, entre autres, en invitant des experts européens à animer des séances de formation dans des domaines comme les mécanismes d’appels d’offres. Ceci, avec tous les responsables nationaux des projets Meda.

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