"Une menace plane sur l’aspect développement du cycle" de négociations commerciales lancé en 2001 à Doha (Qatar) afin de mettre la libéralisation des échanges au service du développement des pays pauvres, a dénoncé l’ambassadeur d’Afrique du Sud à l’OMC, Faizel Ismail.
Avec huit autres pays (Argentine, Brésil, Inde, Indonésie, Namibie, Pakistan, Philippines, Vénézuela), l’Afrique du Sud a remis à l’OMC un texte demandant aux pays riches d’ouvrir davantage leur marché aux produits agricoles des pays pauvres et à réformer leurs politiques agricoles.
A deux semaines de la conférence ministérielle de l’OMC à Hong Kong, le texte rejette aussi les concessions réclamées aux pays du Sud par ceux du Nord, qui réclament une meilleure ouverture aux produits industriels et aux services importés.
"Les pays développés insistent pour mettre la charge de l’ajustement (de leur agriculture) sur les pays en développement", a déploré M. Ismail. "Ils ne sont prêts à faire aucun ajustement eux-mêmes", a ajouté l’ambassadeur, qui a particulièrement critiqué la dernière offre de l’Union européenne en matière agricole.
"Cette offre ne se traduirait par aucune ouverture véritable" du marché européen, a-t-il estimé, ajoutant que si les négociations restent sur cette lancée, "les distorsions du commerce international perdureront".
M. Ismail a reconnu que les pays les moins avancés (PMA) bénéficieraient moins que les pays émergents d’une baisse des subventions agricoles des pays riches. Il a appelé ces derniers à offrir un accès sans droits de douane ni quotas aux produits des PMA et assuré que les signataires du texte étaient prêts à "apporter leur contribution" dans ce domaine.