Economie

PME : des mécanismes pas très efficaces

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Peu performant. Tel est le qualificatif à travers lequel une étude de la DPEG (Direction de la politique économique générale) résume le bilan du dispositif mis en place au Maroc pour aider au financement des PME. L’analyse du rendement de ces mécanismes a été effectuée sur la période 1996-2002. C’est dire que les sources de ce semi-échec sont loin d’être d’ordre conjoncturel. Si l’appui financier indirect des PME s’est concrétisé par la création et le déblocage de fonds de garanties à caractère général (FOGAM, PAIGAM, FOGAFAM, FOMAN…) et sectoriel (FODEP I et II, RENOVOTEL, FORTEX, Fonds de Garantie de la Bourse et Fonds de Garantie des Industries Culturelles), en plus des crédits bancaires et des crédits d’aide à l’auto-emploi, des lignes de crédits bilatérales (française, italienne, espagnole et portugaise) et la contribution financière de la Banque Islamique de Développement, les résultats n’ont pas été au rendez-vous. La période 1996-2002 a marqué la régression de la distribution des crédits à moyen terme dédiés aux PME (–22,1%) alors que le déploiement total des crédits bancaires à moyen terme a augmenté de 6,4% en moyenne annuelle. L’aggravation des créances en souffrance (17,8% en 2002), la difficulté d’accès et la cherté du coût des crédits pour les PME expliquent les contre-performances enregistrées. Les crédits Jeunes Promoteurs et Jeunes Entrepreneurs ont également enregistré un net repli avec respectivement -27,6% et -23,8%. De même, les investissements réalisés entre 2000 et 2002 dans le cadre du programme d’appui à l’auto-emploi ont baissé de 50,4%. Cette période aura également vu une faible contribution du capital-risque, malgré la dynamisation de l’activité réalisant, jusqu’à fin 2002, 60 participations pour un montant total d’environ 760 millions de dirhams. « La prédominance d’une moyenne entreprise fragile et la rigidité des conditions d’éligibilité applicables font du capital-risque un dispositif peu utilisé comme moyen d’appui au développement de la PME », peut-on lire dans cette étude, sortie début septembre. Le développement du micro-crédit n’échappe pas à cette tendance baissière et reste en deçà du potentiel et des attentes. Ceci est imputable à la prédominance des prêts inférieurs à 1500 dirhams, à la rigidité des conditions d’éligibilité et de remboursement et à l’importance des taux d’intérêt apparents. Le plus dommageable reste la faiblesse des taux d’utilisation des lignes de crédit bilatérales, malgré les conditions avantageuses qu’elles présentent. A fin mai 2003, leur utilisation s’est limitée à 35% pour les lignes de crédits français, 12% pour les espagnols, 7% pour les italiens et 0% pour les portugais. La sous-exploitation du marché boursier par les PME participe fortement à cette situation. L’effectif des PME cotées (7 unités) ne représente que 0,1 % du total des PME nationales. Les contre-performances de la Bourse de Casablanca, sur la période 1998-2002, n’ont pas encouragé l’introduction des PME en Bourse en dépit de la création d’un nouveau compartiment dédié à la PME. A cela s’ajoute l’insuffisante mobilisation des garanties de la CCG. Les unités bénéficiaires ont représenté, entre 1998 et 2001, seulement 6,6 % des PME nationales contre 30% des grandes entreprises desservies. A qui profite-t-on en réalité ?

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