Economie

Sécurité industrielle et législation

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ALM: Quel est le domaine d’intervention de Lenos Engeineering?
Abderrahim Ben Moussa : Notre société a, en fait, deux pôles d’activités essentiels. D’une part, la sécurité industrielle et d’autre part, l’environnement industriel. Lenos Engeineering est ainsi la première société marocaine qui opère, simultanément, dans ces deux secteurs. En outre, tel que nous la proposons, l’activité de sécurité industrielle n’existe pas au Maroc. Les industries font appel, le plus souvent, à des professionnels étrangers qui coûtent excessivement cher. Par ailleurs, nous proposons d’autres services aux industries.
En quoi consiste le premier pôle sécurité industriel?
Nous intervenons dans tout ce qui est ingénierie de sécurité. Il s’agit, notamment, d’élaborer des études et des conceptions d’installations de détection et de protection incendies. Nous réalisons également des procédures de gestion des risques, des manuels de sécurité et des plans d’évacuation en cas d’incendie. Nos principaux outils, en matière d’ingénierie de sécurité, sont les études « Hazop » et les POI. Les premiers consistent à réaliser des études de risques opérationnelles sur plan. Par exemple, avant d’effectuer une extension de ses installations, une raffinerie est obligée de réaliser cette étude pour être sûre que tous les risques liés au process seront maîtrisés. Quant au plan d’opération interne (POI), il est exigé par les autorités publiques pour toutes les unités classées à risque. Il concerne principalement la lutte contre les incendies.
Quels sont les principaux projets à votre actif, en matière de sécurité industrielle?
Nous avons plusieurs projets en cours avec une société d’entreposage et de logistique à Casablanca, une autre de sous-traitance de textile, pour laquelle nous avons préparé un plan d’évacuation. Enfin, je citerais l’étude de sécurité d’un nouveau pipe-line d’une société de distribution de gaz.
Qu’en est-il du pôle de l’environnement industriel?
C’est la même philosophie que pour le premier pôle. Nous visons essentiellement les PME/PMI. Notre intervention consiste à réaliser des études et à concevoir des installations de traitement des eaux et d’assainissement liquide. Nous opérons également en matière de filtration industrielle, c’est-à-dire au niveau de la qualité des rejets dans l’atmosphère. Lenos Engeineering intervient dans le domaine de la réhabilitation des sols pollués. Enfin, nous avons un pôle management qui propose d’accompagner les industries dans la procédure de certification ISO 14001. Là aussi, nous avons des projets en cours avec deux cartonneries. L’une à Agadir et l’autre à Casablanca. Nous sommes également en train de réaliser une étude d’impact d’une station de service à Casablanca.
Avez-vous des partenariats étrangers?
Oui, nous avons un partenariat avec la société Lenos services internationale. Je tiens à préciser que nous ne sommes pas sa filiale. D’ailleurs, Lenos Engeineering a été créée avant Lenos services internationale.
Quels sont les autres services que vous proposez?
Nous avons plusieurs modules de formation en matière de lutte contre les incendies, d’encadrement, de secourisme, de plan d’évacuation et de procédures, de manière générale. Pour ce faire, nous faisons appel à des experts externes qui maîtrisent l’outil pédagogique. Mais pour les modules très techniques, nous assurons nous-même la formation.
Qu’est-ce qui vous a poussé à monter cette entreprise?
L’incendie de la Samir a été, pour nous, un véritable déclic. Ces conséquences également. Nous avons compris que la sécurité devait être prise au sérieux au Maroc, c’est-à-dire rehausser le niveau des prestations et apporter plus de professionnalisme dans ce domaine. En outre, nous avons senti qu’une opportunité existait dans ce sens.
Quelle est la situation actuelle en matière de sécurité contre les incendies dans les entreprises marocaines?
Avant tout, il y a énormément de choses à revoir en matière réglementaire. La législation en vigueur aujourd’hui est dépassée sur plusieurs points. Pour illustrer cela, je vous donnerais l’exemple du taux de refroidissement préconisé pour les réservoirs de gaz liquéfié sous-pression. Ce taux permet d’éviter les incendies et les explosions de ces réservoirs. Alors qu’en France, il atteint les 10 litres/minute/m2, au Maroc, il ne dépasse guère les 3 litres/minute/m2. En d’autres termes, il y a quelques améliorations à effectuer.
Le tissu industriel au Maroc est-il assez sensibls à ces impératifs de sécurité?
Oui, certainement. La sécurité a un coût qui est assez élevé. Cet investissement doit être encouragé par l’Etat, pour le bien de tous. Car c’est toute la communauté qui est concernée par ce type de dangers. En d’autres termes, je pense que les autorités sont appelées à mettre en place un système de subvention au profit des sociétés qui souhaitent investir dans le domaine de sécurité industrielle.

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