La nouvelle compagnie Sénégal Airlines, en voie de création suite à la liquidation d’Air Sénégal International, sera détenue à 64% par des opérateurs privés et à 31% par l’Etat, a annoncé dimanche le ministère sénégalais des Transports aériens. Le capital initial mobilisé s’élève à «17 milliards de francs CFA (25 millions d’euros), soit 36 millions de dollars, majoritairement détenu par le secteur privé national», précise le ministère dirigé par le fils du président Abdoulaye Wade, Karim Wade, dans un communiqué. Le capital sera réparti ainsi : «64% pour le secteur privé national, 31% pour l’Etat du Sénégal à travers ses droits de trafics et par le biais de la participation de certains de ses démembrements (Aéroports du Sénégal, Caisse de dépôts et consignations et Port Autonome de Dakar) et 5% gratuit pour le personnel». «Ainsi, l’Etat ne met pas d’argent frais mais place dans le panier ses droits de trafic aériens», a souligné le porte-parole du ministère, Madior Sylla, interrogé par l’AFP. M. Sylla a précisé à l’AFP que «des membres du Conseil national du patronat, de la Fédération des assureurs et du Syndicat des professionnels du tourisme du Sénégal entraient dans le capital de la compagnie, ainsi que des sociétés privées de la plate-forme aéroportuaire». Trois hommes d’affaires sénégalais réputés proches du président Wade ou de son fils ont pris des parts : les P-dg Serigne Mboup (holding CCBM), Ousmane Joseph Diop (Senbus industries) et Cheikh Amar (TSE). Air Sénégal International (ASI), propriété de l’Etat du Sénégal et de la compagnie Royal Air Maroc, avait cessé ses vols en avril. La compagnie avait accumulé 38 millions d’euros de pertes au cours des trois dernières années, selon les syndicats. «La nouvelle compagnie n’héritera pas du passif d’ASI», a fait valoir M. Sylla. Selon le ministère, une partie des 500 employés d’ASI seront repris par Sénégal Airlines (150 personnes) ou «redéployés» dans d’autres sociétés, et les autres seront licenciés.