La croissance de l’économie helvétique ralentira à 1,2 % en 2011, après 2,4% en 2010 alors que le taux de chômage ne diminuera que lentement à 3,7 % l’an prochain, selon Credit Suisse. «Il serait prématuré d’annoncer un retour à la normale», juge Martin Neff, responsable de la recherche économique chez Credit Suisse, qui présentait à Zurich les perspectives pour 2011. Si l’économiste admet avoir été surpris par la rapidité de la reprise, le «patient économie mondiale devra encore réapprendre à voler de ses propres ailes», a-t-il ajouté. A court terme, la banque revoit à la hausse ses prévisions de croissance du Produit intérieur brut (PIB) helvétique à 2,4 % pour 2010, contre 1,8% attendu auparavant. En revanche, elle maintient sa prévision de croissance du PIB helvétique à seulement 1,2 % pour 2011. L’établissement justifie sa prudence notamment en raison du ralentissement attendu de la croissance des exportations, d’une consommation qui profitera moins du boom de l’immigration qu’auparavant ainsi qu’à cause du ralentissement prévu dans la construction. Après une phase de très forte reprise, cette année, la croissance des exportations devrait ralentir à 3,5 % en 2011. Pour Martin Neff, les taux de croissance «exorbitants» des biens et services exportés vers l’Asie, jusqu’à 75 % à Singapour en juillet dernier sur un an, ou encore près de 50 % pour ceux destinés à la Corée du Sud (49,8 %) et Hongkong (49,4 %), ne pourront pas être réédités. Il en va de même pour des secteurs comme l’horlogerie et la métallurgie, qui ont cru de plus de 10 % en 2010.