Noël Forgeard a été auditionné à huis-clos dans la matinée de mercredi 28 juin 2006 par les commissions des Finances et des Affaires économiques de l’Assemblée nationale. Une conférence de presse de Pierre Méhaignerie et de Patrick Ollier, présidents de ces deux commissions devait avoir lieu à l’issue de cette audition. «Les Allemands ne veulent plus voir Forgeard. Il semble que la gouvernance pourrait être modifiée et que la question de la légitimité de Forgeard est posée du côté allemand et, un peu, du côé français», a-t-on déclaré à Reuters de source parlementaire proche de l’UMP avant l’audition. Dieter Zetsche, président du directoire de DaimlerChrysler , souhaite mettre rapidement fin à la crise qui secoue le géant aéronautique européen.
Dans les colonnes du “Wall Street Journal“, il souligne que «des changements doivent avoir lieu» et que son groupe a actuellement des "discussions sérieuses" avec d’autres actionnaires d’EADS.
L’annonce d’un nouveau retard de livraison du très gros porteur d’Airbus, l’A380, avait provoqué la chute de plus d’un quart du titre EADS, sa maison mère, sur la seule journée du 14 juin et mis à jour des dysfonctionnements importants dans les chaînes de commandement du groupe.
L’exercice par Noël Forgeard et d’autres dirigeants d’EADS de stock-options avant l’annonce de ces mauvaises nouvelles a donné lieu à l’ouverture d’une enquête de l’Autorité des marchés financiers, dont les enquêteurs se sont rendus mardi au siège parisien d’EADS et la semaine dernière à celui d’Airbus, à Toulouse. L’Etat français détient 15% d’EADS, Lagardère 15% (participation qui sera diluée à 7,5% en 2009 après exercice d’obligations convertibles émises début avril) et DaimlerChrysler 22,5%. D’après le pacte d’actionnaires qui les lie, il faut que les trois partenaires soient d’accord pour que des modifications puissent intervenir dans la structure managériale, Lagardère bénéficiant d’un veto concernant les dirigeants français.