Economie

Tourisme : Un projet liant les deux rives

ALM : Comment est née l’idée de ce projet ?
Montasser Muffak : Nous sommes partis d’un constat. Vu les projets qui ont été réalisés jusqu’à présent dans la région, il s’est avéré que ce ne sont que des résidences secondaires et à part la période estivale, il n’y a pas de vie. Il y a aussi le fait que même durant la haute saison, et à part la dimension naturelle qui est donnée par la mer, le reste de la journée, il n’y a rien à faire.
Ahmed Ammour : La preuve, c’est que les estivants vont à Martil, au lieu de rester à Marina Smir ou à Kabila, ou à Ksar Errimal,
Où se situerait votre domaine d’intervention ?
Le secteur objet de notre intervention est situé à 20 km de Tétouan, 20 Km de Sebta et 60 km de Tanger. D’où l’idée d’élever sur cette zone toute proche de l’Europe un ensemble architectural africain aussi significatif que possible où le touriste étranger pourra faire son initiation à l’Afrique sans avoir à se déplacer. Le jour, il y a la plage et le soir, il y a les animations et le folklore. Et tout cela, est représenté par une activité régionale sur un site sous forme de petites places, dont chacune représentera une ville ancestrale marocaine.
L’idée m’était venue en visitant l’Exposition Universelle de Séville en 1992. Nous voulons également cibler 10 à 20% des 7 à 10 millions de touristes qui visitent le Sud de l’Espagne chaque année. On pourrait s’inscrire dans le package des tours-opérateurs espagnols, dans un premier temps, avant de devenir la destination principale par la suite.
Qu’en est-il de la question du foncier ?
MM : Les sites concernés relèvent du domaine privé de l’Etat. 160 hectares répartis en trois lots (60, 50 et 50). Justement, l’idée est venue de ce constat. La condition de faisabilité, c’est que le foncier soit acquitté et qu’il peut être cédé par l’Etat. Parce que c’est un projet de structures. On ne peut pas demander à un privé de s’attaquer à un projet pareil. J’ajoute que ce qui est important, c’est que le foncier qui entoure ces lots relève du privé et il peut bénéficier de cette dynamique pour développer tout ce qui est résidences.
AA : C’est ce qui va englober les pôles d’attraction. Les trois sites sont des terrains privés de l’Etat. Mais il y aura un chemin de structure pour toute la zone. Pas seulement pour les 160 hectares, mais pour plus de 400 hectares.
Pouvez-vous être plus explicite ?
MM : Jusqu’à présent, le schéma directeur stipule qu’il s’agit d’une région touristique. Donc, même un particulier peut bâtir. Mais nous ne voulons pas faire la même erreur, qui est celle du morcellement de ces lots. Et tomber dans des petites résidences secondaires, qui en fait n’apportent rien à la région. C’est l’occasion ou jamais de faire un schéma structurant de la région où notre souci principal, c’est l’activité touristique, mais également l’activité économique.
AA : On a un axe socioculturel qui relie le port de Marina-Smir au site numéro Un où il y aura un auditorium. Sur cet axe, il y aura un musée, des galeries d’art, des bazars, des boutiques, des cafés. De même, vont se greffer des petites places dont chacune représentera une région du Maroc.
L’architecture, la gastronomie, le folklore. Des places qui seront des sortes de théâtres en plein air où il y aura de l’animation, qui, même financièrement pourra être gérée de façon collective par les propriétaires des établissements. Le deuxième site représente des villages africains, « Les Trésors de l’Afrique ».
Le fait que les sites soient séparés l’un de l’autre n’est-il pas un inconvénient ?
MM :Les sites sont à deux-trois kilomètres l’un de l’autre. La région est complètement vierge, c’est la rive gauche de la RP28. On veut que ce projet soit la colonne vertébrale du développement de toute la zone. C’est-à-dire qu’à partir de ces sites, on peut développer dans les terrains, étant donné que le foncier qui englobe ces terrains relèvent du privé, on peut aménager toute la zone qui peut accueillir l’hôtellerie, les résidences secondaires, etc. Cette zone pourra être réservée pour des noyaux d’activité purement économique. Ce sont des pôles d’attraction, à partir desquels la région va se développer.
AA : En fait, notre projet, c’est le squelette. Après c’est l’habitat, l’hôtellerie qui vont se greffer autour pour consolider l’ossature. Et nous avons déjà deux ports de plaisance et un golf qui sont sous-exploités. Nous voulons donc sortir de cet espèce de carcan du tourisme uniquement balnéaire, dont le rendement est très réduit, vu qu’il s’étale sur la période estivale.
MM : Je vous rappelle aussi que les pays à forte vocation touristique reçoivent des visiteurs durant toute l’année, à des cadences différentes. Et cibler différences catégories d’âges. De même, le projet prévoit la construction d’un auditorium et d’une salle polyvalente, parce qu’il ne faut pas oublier que le port de la Méditerranée et la zone franche, qui sont en construction, sont à proximité. Et que l’on aura affaire à une certaine catégorie de gens et d’échanges économiques seront là. On a voulu que ces pôles soient aussi un arrière-plan pour ces zones d’activités (expositions, manifestations purement économiques).
Avez-vous pris des contacts pour la réalisation du projet ?
AA : Nous sommes dépositaires d’une idée. Et vu notre statut d’architectes, nous ne pouvons pas être promoteurs. Etant donné l’ampleur du projet, celui-ci devrait être réalisé en plusieurs étapes. Mais il faut mettre en place une infrastructure dès le départ. Qui peut, elle, servir au développement. L’Etat peut intervenir. Mais déjà plusieurs parties, dont des pays africains et arabes, ont montré un intérêt très vif pour le projet.

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