La Banque centrale européenne a couvert la Grèce de louanges après l’annonce la veille par Athènes d’une cure d’assainissement draconienne de ses finances, et s’est voulue rassurante à la fois sur la cohésion et la santé économique de la zone euro. «Nous apprécions énormément ce qui a été décidé» par le gouvernement grec, a déclaré le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, lors d’une conférence de presse. Le pays en pleine débâcle budgétaire veut économiser 4,8 milliards d’euros, à grand renfort de hausse de TVA, gel des salaires et retraites, pour tenir son objectif de réduction du déficit public cette année. Les mesures «très substantielles», annoncées par le Premier ministre Georges Papandréou, sont considérées «comme convaincantes» par le conseil des gouverneurs et «nous attendons qu’elles soient considérées convaincantes par d’autres observateurs», a ajouté M. Trichet en référence aux agences de notation financières. Le plan d’austérité hellénique est désormais crédible, a-t-il martelé.
Dès mercredi soir, l’agence de notation Moody’s avait toutefois vivement encouragé la Grèce de faire suivre ses paroles par des actes, faute de quoi le pays pourrait voir sa note d’endettement à nouveau abaissée. Ses habitants, qui craignent une longue récession, sont sous le choc depuis l’annonce de Georges Papandréou et les protestations se multiplient. Plus généralement, le chef de la BCE a voulu faire passer un message positif sur l’Europe, alors que les déboires de la Grèce ont fait ressurgir les scénarios d’un éclatement de la zone euro, née il y a onze ans seulement.